lundi 22 février 2016

Cowboy (cow-boy)

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"... That a cow is more important than a man? I play your rules Reese but that doesn't mean I like them."

La formule introductive utilisée pour The Last Sunset (voir article) pourrait parfaitement convenir au septième et antépénultième western réalisé par . Les deux films n'ont pourtant qu'assez peu de points communs. Tiré par Edmund H. North1 du roman en partie autobiographique "My Reminiscences as a Cowboy" publié en 1930 par Frank Harris2,  Cowboy (au titre si générique et lapidaire !) fait le récit d'une association incidente entre deux personnages apparemment très dissemblables et d'un apprentissage insolite. Réceptionniste dans un grand hôtel de Chicago, Frank Harris souhaite changer d'occupation. L'arrivée du réputé négociant-convoyeur de bœufs Tom Reece, client choyé par la direction de l'établissement, offre au fils de fermier une double opportunité. Etre engagé par Reese comme gardien de troupeau et retrouver au Mexique Maria qu'il souhaite épouser malgré l'opposition du père de la jeune femme, le señor Vidal. Grâce à des économies prêtées à Reece pour se refaire au poker, Harris devient contre toute attente son associé. Le lendemain, Reece tente de rompre l'accord conclu en remboursant celui-ci ; devant le ferme refus d'Harris, les deux hommes prennent alors ensemble, avec leur équipe de cow-boys, le chemin du Sud-Ouest.
Ce troisième et dernier film3 de  dirigé par  constitue aussi l'unique collaboration de ceux-ci avec 4, surtout connu pour ses rôles dans des comédies. Il s'agit d'ailleurs de l'unique western jamais tourné par l'acteur passé en 1954 de la télévision au cinéma grâce à Fred Kohlmar et George CukorCowboy repose, pour l'essentiel, sur la confrontation de deux caractères aux valeurs distinctes, a priori incompatibles, et sur l'évolution de la relation nouée entre les deux personnages principaux. L'aguerrissement d'Harris, son affirmation au sein d'un groupe soudé paraissent toutefois trop rapides, sans doute artificiels ; l'intrigue sentimentale présente un intérêt relativement mineur. Aux côtés de l'inédit duo -, les seconds rôles peinent à exister, tels l'expérimenté  (aussi à l'aise dans le polar que dans le western), le jeune  (dans l'une de ses peu nombreuses apparitions sur grand écran et bientôt internationalement connu grâce à la série télévisée Bewitched) ou encore  (à l'époque encore première épouse de Marlon Brando). Outre la prestation plutôt convaincante de , c'est surtout le dynamisme (l'efficace travail des monteurs doit être souligné), l'inventivité de la réalisation, la qualité des cadrages de , à nouveau en équipe avec le cinématographe Charles Lawton Jr., qui apportent à ce film un certain relief.
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1. déjà choisi par l'ancien collaborateur de la Fox devenu producteur indépendant Julian Blaustein (Broken Arrow) pour l'écriture du scénario de The Day the Earth Stood Still (1951). La contribution de Dalton Trumbo à l'adaptation de Cowboy, initialement non créditée, a depuis été rétablie.
2. natif irlandais émigré, à l'âge de treize ans (1869), aux Etats-Unis jusqu'en 1882.
3. après Jubal (1956) et 3:10 to Yuma (1957).
4. récompensé, deux ans auparavant, par le premier de ses deux "Oscars" (sur huit nominations) pour son rôle de soutien dans Mister Roberts.







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