vendredi 18 septembre 2015

Penny Dreadful

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"I mean that place where science and superstition walk hand-in-hand."

Toute première série télévisée signée par John Logan (GladiatorThe AviatorHugo...), Penny Dreadful pourrait aisément passer pour une vulgaire exploitation patchworkée de plusieurs grandes figures de la littérature fantastique du XIXe siècle. Il ne l'est pas. D'abord parce que le talent d'écrivain et d'adaptateur du dramaturge-scénariste étasunien est indéniable. Avec Sweeney Todd: The Demon Barber of Fleet Street (tiré d'une comédie musicale montée à Broadway en 1979)Logan avait d'ailleurs déjà eu l'occasion de l'appliquer au genre horrifique. Les personnages légendaires (Dracula sous une déclinaison anonyme et plus exotique, le docteur Frankenstein, Dorian Gray, Abraham Van Helsing puis Dr. Jekyll/Mr. Hyde...) convoqués font ensuite l'objet d'une plus ou moins profonde réinvention, à la fois subtile et cohérente à l'égard d'un récit conçu à partir d'autres individualités (Vanessa Ives, Sir Malcolm Murray, Ethan Chandler...), inédites et plutôt intéressantes. Les moyens (casting, réalisateurs, décors, costumes...) dont est dotée cette production traduisent enfin assez bien les ambitions nourries par ses promoteurs (le duo James Flynn-Morgan O'SullivanSheila HockinSam Mendes - qui aurait dû être plus impliqué - et Showtime, commanditaire et diffuseur initial).
A la recherche de Mina, l'épouse de Jonathan Harker enlevée par une créature ténébreuse et meurtrière, son père l'ancien explorateur Sir Malcolm Murray () et son amie d'enfance, l'énigmatique Vanessa Ives () décident d'engager pour leurs compétences spécifiques le tireur émérite Ethan Chandler ()artiste itinérant étasunien en tournée en Angleterre, et le docteur en biologie humaine Victor Frankenstein (). Le premier se lie avec Brona Croft (), une prostituée venue d'Irlande qui compte le sophistiqué Dorian Gray () parmi ses clients. Le second est lui parvenu à rendre la vie à deux cadavres dénommés Caliban alias John Clare () et Proteus. Grâce aux indications fournies par l'égyptologue Ferdinand LyleMurray apprend bientôt l'imminence d'une redoutable menace maléfique.
Tourné en Irlande et à Londres, Penny Dreadful interpelle puis captive par ses atmosphères funestes, obscures et menaçantes, où grouillent les insectes, par ses sombres intrigues imbriquées que le récit, entre mort et éternité, tarde sciemment à éclaircir. Réalisateur des deux premiers épisodes, le Barcelonais Juan Antonio Bayona(El Orfanato) donne adroitement le ton à la série. Le potentiel narratif est tel qu'il ouvre d'innombrables pistes de développement. On apprécie également le retour de , "invisible" depuis sa participation à une autre série, Chuck, et tout particulièrement la sensationnelle prestation d'. En moins d'une vingtaine de rôles en treize ans, la fille de la délicieuse Marlène Jobert est devenue l'une des actrices les plus remarquables du cinéma occidental, capable par sa seule présence de relever le goût d'inconsistantes productions (Arsène Lupin ou Franklyn par exemple). Lancé en avril 2014, Penny Dreadful a clos sa deuxième saison au début du mois de juillet dernier, la suivante devant débuter l'année prochaine.
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*relayé par l'Irlandaise Dearbhla Walsh.






Episodes

Saison 1
  1. Besogne nocturne (Night Work)
  2. La séance (Séance)
  3. Résurrection (Resurrection)
  4. Le demi-monde (Demimonde)
  5. Une amitié fusionnelle (Closer Than Sisters)
  6. Ce que la mort peut unir (What Death Can Join Together)
  7. Possession (Id.)
  8. Grand-Guignol (Grand Guignol)
Saison 2
  1. La fraîcheur de l'enfer (Fresh Hell)
  2. Verbis Diablo (Id.)
  3. Les visiteuses de la nuit (The Nightcomers)
  4. Les esprits démoniaques en des lieux célestes (Evil Spirits in Heavenly Places)
  5. Sous la voûte céleste (Above the Vaulted Sky)
  6. Les horreurs sublimes (Glorious Horrors)
  7. Petit Scorpion (Little Scorpion)
  8. Memento Mori (Id.)
  9. L'enfer est mon seul ennemi (And Hell Itself My Only Foe)
  10. Et ils furent ennemis (And They Were Enemies)
Saison 3





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