dimanche 13 septembre 2015

7 cajas (7 boxes)

******
"Son siete cajas que tenés que cuidar como tu vida."

Le renouveau du cinéma passe assez souvent, depuis quelques années, par l'Asie et l'Amérique latine. L'exotisme culturel et le dépaysement ne tiennent dans ce phénomène qu'un rôle relativement marginal. L'inclination pour certaines productions de ces zones géographiques, l'étonnement qu'elles provoquent parfois trouvent plutôt leur origine dans l'originalité ou l'impertinence des scénarii. L'usage de la matière grise et l'enthousiasme venant utilement compenser de faibles moyens financiers. Présenté dans la section "Découverte" du 37e TIFF7 cajas correspond étroitement à ces critères distinctifs. Thriller criminel sans réel équivalent, le second long métrage du duo paraguayen1 - avait à l'époque attiré l'attention ; il continue, aujourd'hui encore, à surprendre ceux qui le découvrent.
L'histoire imaginée par , écrite en collaboration avec  et l'habituel Tito Chamorro, prend pour décor le bigarré Mercado municipal n°4 d'Asunción où un adolescent prénommé Victor accepte, contre la moitié d'un billet de cent dollars à titre d'acompte, de déplacer sur sa brouette sept caissettes entreposées dans une boucherie pour les soustraire à une inspection policière. Sans connaitre la nature de ce qu'il transporte, Victor doit tenter d'éviter Nelson initialement chargé de la tâche et qui veut à tout prix la récupérer en raison d'un besoin impératif d'argent pour soigner son jeune fils. Une des boites est bientôt dérobée par un individu qui parvient à s'échapper.
Même s'il n'est pas exempt de quelques éparses maladresses, le scénario de 7 cajas se révèle "bougrement" astucieux et cohérent2. Produit avec un budget serré3, tourné in location avec des équipes d'authentiques ou quasi débutants (et un nombre invraisemblable de figurants !), le film diffuse presque immédiatement sa vive énergie, grâce au naturel des acteurs (principalement , la bluffante 4 et ), à la cinétique photographie de Richard Careaga et au tempo imprimé par le montage de  et Juan Sebastián Zelada. Pas de compromis narratif (les gentils se contentent d'être combinards, les méchants le sont vraiment en plus de se montrer laids et stupides) ni parti pris moral. La récurrente fascination de Victor pour les écrans en général et sa propre image en particulier intrigue un peu, apportant un insolite élément fantasmatique et de modération rythmique. Nous attendons déjà avec impatience la troisième livraison pour le cinéma de la paire -.
___
1. l'un des plus petits pays (par la superficie, la population et le niveau de PIB mais aussi le nombre de productions cinématographiques et de salles) de l'Amérique du Sud.
2. davantage que celui de Premium Rush écrit par  et , sorti également en 2012.
3. environ 2,890 milliards de guaranies (0,65 M$). On ne sait si le célèbre constructeur finlandais de téléphones mobiles a participé au financement par le placement de sa marque.
4. titulaire du rôle principal féminin dans Luna de cigarras (2014), le premier film de Jorge Diaz de Bedoya.






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire