dimanche 23 août 2015

The Story of Vernon and Irene Castle (la grande farandole)

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"- Since when have you had dancing ambitions?
- Since he met me."

Avec ce biopic s'achève la série de huit (neuf si l'on tient compte de Flying Down to Rio dans lequel les deux acteurs-danseurs ne tenaient pas la tête d'affiche) films1 tournés ensemble pour la RKO par  et . Tiré des ouvrages "My Husband" et "My Memories of Vernon Castle" publiés en 1919 par Irene Castle2, cette comédie dramatico-romantique couvre donc les grandes lignes de la période allant de la rencontre en 1911 du comédien britannique avec sa future épouse Irène Foote au décès accidentel3 de celui-là en février 1918. Lancée de façon fortuite à Paris, la carrière du couple connut ensuite aux Etats-Unis un très grand succès, tant artistique que commercial (les choix vestimentaires et de coiffure d'Irène devinrent des phénomènes et articles de mode), dont le sommet fut sans doute atteint grâce à "Watch Your Step" (1914), la première comédie musicale montée à Broadway par le compositeur Irving Berlin.
Malgré les libertés narratives prises par le scénario4 et même si la tonalité comique demeure assez forte, The Story of Vernon and Irene Castle, produit par George Haight5, se veut plus réaliste que la plupart des productions du genre, rompant volontiers avec la pure loufoquerie et le traditionnel happy ending. Surtout connu à cette époque pour ses mises en scène, le New-yorkais 6 fait preuve d'une certaine adresse en matière de réalisation. Mais ce sont évidemment  et  sur lesquels reposent l'essentiel de l'intérêt du film. Tant de talent, d'élégance et de complicité conjugués réjouissent littéralement le spectateur, qu'il soit amateur ou non de spectacle dansé.  (à l'affiche, la même année, de Drums Along the Mohawk qui lui valut son unique nomination aux "Oscars") et le polyvalent  tiennent solidement les principaux personnages secondaires. Le comédien de vaudeville  ("Well, now, who's gonna pay money to see a man dance with his wife?") fait ici sa dernière apparition au cinéma dans son propre rôle. Succès public, The Story of Vernon and Irene Castle ne put toutefois amortir son budget (en raison de la forte augmentation des coûts de ce type de productions).  fut libéré de son contrat avec le studio,  se tourna vers des films non musicaux ; ils seront néanmoins, dix ans plus tard, une dernière fois partenaires dans The Barkleys of Broadway réalisé par  pour la MGM.
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1. The Gay Divorcee (1934), Roberta (1935), Top Hat (1935), Follow the Fleet (1936), Swing Time (1936), Shall We Dance (1937) et Carefree (1938), dont cinq réalisés par Mark Sandrich.
2. l'actrice de la comédie autobiographique The Whirl of Life (1915) et du drame No Trespassing (son pénultième film sorti en 1922), engagée comme conseillère technique, se trouvait en régulier désaccord avec les choix de la production et du réalisateur.
3.  photographe aérien pendant la Première Guerre mondiale au sein de la Royal Air Force, Vernon Castle mourut à l'âge de trente ans lors d'un vol d'entrainement au Texas.
4. co-signé par Oscar Hammerstein II (compositeur de Music in the Air), en collaboration avec Mrs. CastleRichard Sherman et Dorothy Yost (scénariste, depuis The Gay Divorcee, de quatre des films du duo -).
5. l'ancien collaborateur de Samuel Goldwyn pilotait à cette occasion sa toute première production pour le studio RKO. Co-fondateur avec  de la compagnie The Hampton Player en 1927, ils avaient ensemble monté plusieurs pièces à Broadway jusqu'en 1935.
6. quelques uns de ses films suivants, Hellzapoppin (1941) The Farmer's Daughter (1947) et Mr. Blandings Builds His Dream House (1948), ont connu une notoriété internationale. 







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