lundi 10 août 2015

Laisse aller... c'est une valse

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"... J'sais bien que c'est un peu excessif mais laissez moi deux jours j'ai ma petite idée."

Pour , les années 1960 s'achèvent moins bien qu'elles ne s'étaient auparavant déroulées. Longtemps sans projet après Le Pacha (sorti en mars 1968), le cinéaste niçois essuie ensuite l'échec de Road to Salina (adaptation franco-italienne en langue anglaise du roman de ). Pour sortir de ce cycle défavorable,  décide d'entamer la décennie suivante en renouant avec la comédie criminelle, un genre qui a largement contribué à sa notoriété. Il suggère ainsi à 1 de tourner en dérision l'histoire dramatique sans grande originalité proposée par ce dernier. Celle de Serge Aubin, prisonnier libéré au bénéfice d'une réduction de peine, bien décidé à faire payer celle à laquelle il doit sa détention : sa propre épouse Carla, aujourd'hui acoquinée avec un gangster d'origine italienne nommé Charles Varèse. Puis à récupérer, avec la complicité de Michel rencontré en prison, les bijoux dérobés trois ans plus tôt.
Ce dernier film produit pour le cinéma par Roger Debelmas () ne possède pas, tant s'en faut, les qualités du dernier volet de la trilogie simoninienne. Un peu à l'image des Barbouzes (mais, entretemps,  s'est mis à son compte avec d'ailleurs plus ou moins de bonheur), l'intrigue commence à s'enliser (s'enterrer !) dès l'escapade campagnarde ; elle ne sort ensuite jamais vraiment de l'ornière narrative creusée par  et . Les tentatives de donner, ici et là, au film des allures de bande ou dessin animé apparaissent, en outre, quelque peu pitoyables. Le couple 2-3, déjà réuni par Jean-Luc Godard dans Week End (1967), ne suffit pas à susciter un semblant d'enjouement. Ni même la prestation de  (dans le dernier de ses neuf rôles dirigés par ), à la tête avec  d'un casting de soutien4 dans l'ensemble plutôt sous ou mal exploité5.
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1. l'assistant de  sur Le Monocle noir avait, jusque-là, réalisé une causerie documentaire, le court métrage La Grimace (1966) et le thriller Si j'étais un espion (1967). Jean-Michel Ribes affirme avoir réécrit, en sous main, le scénario de Laisse aller... c'est une valse contre son petit rôle d'homme de main mentionné au générique.
2. à l'affiche, un peu plus tôt cette année-là, de Fantasia chez les ploucs aux côtés également de , de  et du Sarde Nanni Loy. Une fois passé, l'année suivante, à la réalisation,  fera plusieurs fois appel à  et à Daniel Prévost (ici brièvement appairé à Ribes déjà mentionné).
3. devenue, depuis Les Barbouzes (1964), l'actrice fétiche de  (Laisse aller... c'est une valse est le septième des douze films tournés ensemble).
4. outre les acteurs précédemment cités, figurent notamment aussi  en tueur farceur,  et Coluche - orthographié Colhuche - sa deuxième apparition créditée au cinéma après celle dans Le Pistonné (1970) de  (d'abord auditionné pour le rôle principal finalement confié à ).
5. la composition de  en professeur particulier d'anglais est néanmoins restée dans les mémoires.



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