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"What a pity then, that life is what we do, and not just what we feel."
Quatrième des cinq (le second en pur solo1) westerns réalisés par Robert Parrish2, The Wonderful Country déçoit pour diverses raisons. L'inconsistance relative de son scénario d'abord, tiré du roman illustré éponyme3 édité en 1952 par Tom Lea4 (déjà auteur d'un autre succès de la littérature sud-étasunienne, The Brave Bulls produit pour la Columbia et réalisé en 1951 par Robert Rossen). L'intention, nourrie depuis l'enfance, du peintre-écrivain texan avait été, à travers le fugitif précoce Martin Brady/Bredi, de raconter une histoire "sur la frontière et à propos des riverains du Rio Grande." Un récit davantage méditatif que réellement dynamique, dans lequel les paysages (le titre original est d'ailleurs symptomatique !) et un étalon andalou tiennent, dans une certaine mesure, une place plus significative que celle des personnages. Le scénario de Robert Ardrey et (sans crédit car alors blacklisté) Walter Bernstein ne contrarie pas vraiment cette orientation originelle. Sans véritable ligne narrative directrice, donc décousu, parfois peu cohérent et présentant de régulières longueurs, ce southern apatride en arrive à indisposer. Et l'on cherche, sans y parvenir, la prétendue dimension "romanesque" tant appréciée et vantée par Bertrand Tavernier (devenu un ami intime de l'ex-enfant-acteur, dès 1927, passé en 1951 à la réalisation).
La seconde raison tient à la faible conviction des acteurs, en premier lieu celle de Robert Mitchum5 (pourtant impliqué comme producteur exécutif) associé pour cette unique occasion à Julie London (dirigée par Parrish dans son précédent film, Saddle The Wind, récente partenaire de Gary Cooper dans le bien plus consistant Man of the West d'Anthony Mann) mais aussi celles des seconds rôles, en tête desquels Gary Merrill, Albert Dekker ou le local6 Pedro Armendáriz. Ce qui frappe enfin, a posteriori, c'est la considérable divergence appréciative entre Robert Parrish7 lui-même, certains critiques laudateurs et bon nombre de cinéphiles pour lesquels l'objectivité demeure encore un argument essentiel.
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1. le premier ayant été l'adaptation The San Francisco Story (1952).
2. le dernier produit par le scénariste Chester Erskine (All My Sons, Angel Face).
3. dont les droits ont été obtenus sans frais par Parrish.
4. lequel fait quelques apparitions dans le rôle du barbier.
5. bien que le rôle ait d'abord été proposé et refusé par Henry Fonda puis Gregory Peck.
6. le film a été tourné au Mexique.
7. qui confiait : "Tout le monde pensait que l'on avait réalisé un chef-d'œuvre. Je sentais que j'avais réussi mon meilleur film..."
Quatrième des cinq (le second en pur solo1) westerns réalisés par Robert Parrish2, The Wonderful Country déçoit pour diverses raisons. L'inconsistance relative de son scénario d'abord, tiré du roman illustré éponyme3 édité en 1952 par Tom Lea4 (déjà auteur d'un autre succès de la littérature sud-étasunienne, The Brave Bulls produit pour la Columbia et réalisé en 1951 par Robert Rossen). L'intention, nourrie depuis l'enfance, du peintre-écrivain texan avait été, à travers le fugitif précoce Martin Brady/Bredi, de raconter une histoire "sur la frontière et à propos des riverains du Rio Grande." Un récit davantage méditatif que réellement dynamique, dans lequel les paysages (le titre original est d'ailleurs symptomatique !) et un étalon andalou tiennent, dans une certaine mesure, une place plus significative que celle des personnages. Le scénario de Robert Ardrey et (sans crédit car alors blacklisté) Walter Bernstein ne contrarie pas vraiment cette orientation originelle. Sans véritable ligne narrative directrice, donc décousu, parfois peu cohérent et présentant de régulières longueurs, ce southern apatride en arrive à indisposer. Et l'on cherche, sans y parvenir, la prétendue dimension "romanesque" tant appréciée et vantée par Bertrand Tavernier (devenu un ami intime de l'ex-enfant-acteur, dès 1927, passé en 1951 à la réalisation).
La seconde raison tient à la faible conviction des acteurs, en premier lieu celle de Robert Mitchum5 (pourtant impliqué comme producteur exécutif) associé pour cette unique occasion à Julie London (dirigée par Parrish dans son précédent film, Saddle The Wind, récente partenaire de Gary Cooper dans le bien plus consistant Man of the West d'Anthony Mann) mais aussi celles des seconds rôles, en tête desquels Gary Merrill, Albert Dekker ou le local6 Pedro Armendáriz. Ce qui frappe enfin, a posteriori, c'est la considérable divergence appréciative entre Robert Parrish7 lui-même, certains critiques laudateurs et bon nombre de cinéphiles pour lesquels l'objectivité demeure encore un argument essentiel.
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1. le premier ayant été l'adaptation The San Francisco Story (1952).
2. le dernier produit par le scénariste Chester Erskine (All My Sons, Angel Face).
3. dont les droits ont été obtenus sans frais par Parrish.
4. lequel fait quelques apparitions dans le rôle du barbier.
5. bien que le rôle ait d'abord été proposé et refusé par Henry Fonda puis Gregory Peck.
6. le film a été tourné au Mexique.
7. qui confiait : "Tout le monde pensait que l'on avait réalisé un chef-d'œuvre. Je sentais que j'avais réussi mon meilleur film..."
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