lundi 22 juin 2015

A Most Violent Year

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"... The result is never in question for me. Just what path do you take to get there, and there is always one that is most right."

Changement d'époque et d'univers mais le talent de  continue bien, avec A Most Violent Year, de nous surprendre positivement. Ce troisième long métrage écrit et réalisé (le premier co-produit avec Neal Dodson et Anna Gerb, ses partenaires depuis l'excellent Margin Call) par le cinéaste nous ramène en effet à New York au début des années 1980 pour nous relater les divers obstacles auxquels se retrouve confronté un jeune entrepreneur issu de l'immigration hispanique pour développer son activité au sein d'un secteur virulemment concurrentiel. Dans une ville qui connaissait alors un pic de criminalité jamais atteint (les quelques informations radiophoniques viennent en témoigner au début du film), Abel Morales refuse obstinément d'avoir recours à la violence, ne serait-ce même que de l'encourager. Quitte à mettre sa situation familiale et professionnelle en sérieux péril.  présente d'ailleurs Morales comme un anti-Tony Montana (le gangster cubain opérant également au début des années 1980 à Miami dans Scarface de De Palma), tous deux obsédés par la réussite, anxieux de l'échec mais s'opposant radicalement sur les moyens (transgression ou allégeance) de parvenir à leurs fins.
Les trois films de  possèdent un implicite point commun narratif : il y est à chaque fois question, sur des modes évidemment spécifiques, de survie. Victimes d'un système, d'un naufrage ou du monde dévoyé des affaires, les personnages du quadragénaire doivent dans tous les cas faire preuve de clairvoyance et d'une certaine pugnacité pour tenter d'inverser le sort. Epoux de la fille d'un mafieux, conseillé par un avocat se qualifiant volontiers de "bandit", Morales possède assurément ces traits de caractère et ne se résout pas à déroger, dans l'adversité et sous leur influence, aux principes moraux sur lesquels il a toujours fondé ses actes et son ambition. L'équilibre général du scénario, sans longueur ni inutile emphase, l'important travail des équipes de production, la réalisation (Bradford Young succède à Frank G. DeMarco pour la photographie) et le casting* contribuent bien sûr aussi à l'intérêt de A Most Violent Year.

N.B. ce troisième film, doté d'un budget d'environ 20M$ (9M$ pour All Is Lost et 3,5M$ pour Margin Call), n'a pas connu de significative augmentation d'audience aux Etats-Unis (recettes comprises entre 5 et 6,5M$), ni attiré les foules en France (un peu plus de cent soixante-quinze mille spectateurs).
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*après l'abandon du projet par Javier BardemJessica Chastain (le personnage d'Anna avait d'abord été proposé à Charlize Theron) a suggéré le choix d'Oscar Isaac (titulaire du rôle-titre d'Inside Llewyn Davis), ancien camarade de la Juilliard School avec lequel elle n'avait jusque-là jamais tourné. Albert Brooks (également acteur de soutien dans Drive) a pris le rôle de l'avocat Andrew Walsh écrit pour Stanley Tucci.




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