Last Train from Gun Hill (le dernier train de gun hill)

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"All right, Craig. The last train leaves at 9:00. I'll be on it... but there'll be two men with me, and one of them'll have a cut on his cheek."

Même s'il n'est habituellement pas considéré comme l'une des trois réalisations majeures de John Sturges, Last Train from Gun Hill n'en est pas si éloigné et mérite assurément de figurer dans toute bonne anthologie du western classique (1939-1959). Pour au moins trois raisons. En premier lieu, le récit de Les Crutchfield¹ (le second écrit par l'ancien contremaitre d'exploitation minière porté au cinéma) possède des qualités de simplicité, de linéarité mais aussi une dimension tragique susceptibles de fonder un bon, voire un grand film. Le scénariste James Poe² a en outre formidablement réussi à jouer des multiples interelations, à en exprimer les tensions selon un palpable crescendo. Contrairement à ce que l'on prétend parfois, il ne s'agit pas d'une énième histoire de vengeance meurtrière mais de l'incidente, inévitable confrontation entre deux amis perdus de vue ; l'un représentant d'une justice intransigeante, inexorable, peut-être idéalisée, l'autre d'une puissance (économique) ouvertement despotique.

L'efficacité de Sturges est une nouvelle fois réjouissante à constater. Immédiate entrée en action, rythme soutenu, adresse technique et artistique s'appuyant sur d'expérimentées équipes de production (avec lesquelles ils avaient déjà collaboré sur Gunfight at the O.K. Corral). Une comparaison rationnelle avec le remarquable High Noon et le solide 3:10 to Yuma n'a rien d'illégitime, Last Train from Gun Hill contribuant en outre à la richesse du genre au cours de cette décennie. D'autant qu'il dispose d'un autre atout significatif : la troisième et ultime rencontre³ au cinéma de Kirk Douglas et Anthony Quinn, excellents acteurs dont la complémentarité se manifeste sans doute le mieux dans ce film. Les seconds rôles, Carolyn Jones et Earl Holliman en tête, se montrent enfin également à la hauteur du duo vedette.
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1. acquis par Hal B. Wallis (époque Paramount) en mars 1954 et destiné alors promouvoir la carrière de Charlton Heston ou Burt Lancaster.
2. oscarisé en 1957, surtout connu pour ses adaptations ultérieures avec Richard Brooks et Sydney Pollack.
3. après le drame mythologique italien Ulisse et la biographie Lust for Life.