jeudi 8 janvier 2015

The 39 Steps (les trente-neuf marches)

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"I know what it is to feel lonely and helpless and to have the whole world against me..."

Premier grand succès international, The Man Who Knew Too Much marque un vrai tournant dans la carrière d'. Il aiguise aussi les ambitions de Michael Balcon et de la Gaumont British. Avec The 39 Steps, les producteurs visent clairement le marché étasunien où le film va, contrairement au précédent, être exploité presque dans la foulée de la sortie nationale. Le choix de 1, sollicité par les studios hollywoodiens et récent interprète d'Edmond Dantes dans The Count of Monte Cristo financé par le New-yorkais Edward Small, pour en être la vedette masculine confirme cet objectif. L'intrigue signée par  (en étroite collaboration avec ) sur des dialogues d'Ian Hay s'inspire très librement plus qu'elle n'adapte le roman d'espionnage2 de 3 paru en 1915. Un ressortissant canadien, provisoirement installé à Londres, rencontre une inconnue au cours d'une bousculade provoquée par des tirs de pistolet dans un théâtre. Une fois arrivée chez Richard Hannay, la femme prétend se nommer Smith, être l'auteur des coups de feu parce que menacée par deux individus et vouloir empêcher la fuite d'un secret militaire vers une puissance étrangère. Elle lui confie également vouloir se rendre en Ecosse pour y voir quelqu'un, donnant au passage un indice physique permettant de reconnaitre l'instigateur de ce vol, chef d'une organisation baptisée "The 39 Steps". Au cours de la nuit, Mrs Smith meurt poignardée dans le dos. Surveillé par les deux hommes aperçus la veille et désormais soupçonné du meurtre de son invitée, Hannay s'enfuit à bord d'un train en direction de Killin, une localité des Highlands.
Classé quatrième4 dans la liste des cent meilleurs films britanniques établie en 1999 par le British Film InstituteThe 39 Steps est surtout resté l'une des réalisations préférées d'. Les quelques invraisemblances narratives ne suffisent pas à altérer ici le plaisir quasi jubilatoire souvent pris au visionnement d'une œuvre du maître. Certaines des thématiques favorites (faux coupable, absence de soutien sauf contraint, fuite vers l'inconnu...) comme les singularités de son écriture cinématographique (vivacité, rigueur, sens des situations, humour, espièglerie parfois polissonne...) s'y affirment assez nettement. Réunis pour cette unique occasion (et tardivement dans le métrage après une obligée et furtive étreinte),  et  forment une judicieuse et plaisante tête d'affiche. L'expérimentée (et blonde !) "Reine du cinéma britannique" obtiendra d'ailleurs l'un des rôles principaux de la production suivante, Secret Agent. Les personnages secondaires, tout juste esquissés, motivent en revanche l'un des rares reproches formulés à l'égard du film.

N.B. : trois autres versions, toutes britanniques, tirées du roman ont été produites, The 39 Steps (1958), The Thirty-Nine Steps (1978) et le téléfilm The 39 Steps (2008) auxquelles s'ajoutent deux remakes du film, l'un d'origine indienne (1978) l'autre encore à l'état de projet.
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1. le comédien shakespearien, lancé par Alexander Korda se montrait réticent à tourner à Hollywood. Il obtiendra néanmoins un "Oscar", seul trophée significatif venu récompenser sa carrière des deux côtés de l'Atlantique, grâce au rôle-titre de Goodbye, Mr. Chips.
2. le premier des cinq formant la "série Richard Hannay".
3. journaliste pendant la Première Guerre mondiale et futur gouverneur général du Canada.
4. précédé par The Third Man (1949) Brief Encounter (1945) Lawrence of Arabia (1962). Parmi les autres films des années 1930 figurent The Lady Vanishes (35e) d' également et Goodbye, Mr. Chips (72e) de Sam Wood déjà cité.






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