jeudi 31 juillet 2014

THX 1138

******
Quel spectateur du premier long métrage de  aurait imaginé le cinéaste californien se lancer par la suite dans une monumentale saga stellaire aux caractéristiques si dissemblables et considérable succès planétaire ? Car ce drame psychologique futuriste, tiré du court Electronic Labyrinth THX 1138 4EB1 (1967)tient en effet assez largement du film conceptuel. Produit par l'American Zoetrope (nouvellement fondé par Francis Ford Coppola2) en association avec la WarnerTHX 1138 repose sur un récit dystopique3 prenant pour cadre une société dans laquelle les individus (en particulier leurs affects) sont surveillés et contrôlés, notamment à l'aide de substances pharmaceutiques. Une narration au strict présent, aucune information rétrospective ne venant apporter le moindre facteur causal ou hypothétique. La muette réminiscence d'une humanité (prise à toutes ses acceptions) et la déviance constituent les thèmes centraux de ce film aux atmosphères très claustrophobes. L'une des séquences les plus frappantes joue d'ailleurs sur le fort contraste entre le vaste espace immaculé où sont relégués les exclus de toutes sortes et les corridors dans lesquels se meut une foule dense et incommensurable. Paradoxalement, THX 1138 aurait sans doute profité de la présence d'acteurs moins connus que  et  (ce qui est, en l'occurrence et encore aujourd'hui, le cas pour ). La dernière partie, celle de la fuite, dissipe enfin de façon un peu malencontreuse la diffuse tension concentrique accumulée jusque-là. Intéressant, sans plus.
___
1. projet d'études de , alors étudiant au département cinéma de l'University of Southern California, réalisé à partir d'un scénario écrit au départ par l'apprenti-monteur Walter Murch avec Matthew Robbins (The Sugarland Express).
2. premier film planifié par le studio, THX 1138 sortira néanmoins après The Rain People, également avec .
3. un genre littéraire puis filmique à nouveau en vogue, surtout auprès de la jeunesse. Parmi les romans du siècle dernier, "Nous autres" (1920) d'Ievgueni Zamiatine, "Brave New World" (1932) d'Aldous Huxley et "1984" (1949) de George Orwell en sont de significatifs représentants, les deux derniers ayant faits l'objet d'adaptation. Au cinéma, Metropolis a magistralement ouvert la voie aux A Clockwork Orange (sorti la même année que THX 1138), Logan's Run ou autre The Island.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire