lundi 28 juillet 2014

2001: A Space Odyssey (2001, l'odyssée de l'espace)

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"... Quite honestly, I wouldn't worry myself about that."

La huitième fiction de  est restée l'un des films-phares de ma pérégrination cinématographique et le meilleur représentant d'un genre* pourtant aujourd'hui riche et varié. Je me souviens être sorti presque hagard de la première projection, au milieu des années 1970, comme revenu un peu brutalement d'un lointain inconnu. Sept ans après sa diffusion initiale, 2001: A Space Odyssey n'avait alors rien perdu de sa force, de la stupéfiante innovation qu'il apportait, y compris en terme de production, à une science-fiction jusque-là plutôt balisée. De la nouvelle "The Sentinel" (non créditée) d'Arthur C. Clarke n'a retenu que l'idée centrale. Le scénario volontiers hermétique ou, à tout le moins, elliptique co-signé par le romancier ouvre un champ considérable d'interprétations possibles. Clarke ne disait-il pas : "If you understand '2001' completely, we failed. We wanted to raise far more questions than we answered" ? Point commun des quatre actes de cette formidable épopée métaphysique, cet étrange, énigmatique monolithe noir. Métaphore emblématique d'une "autre intelligence" (originelle, cybernétique, extraterrestre, supérieure ?), manifeste par le contraste formel créé lorsqu'il apparait soudainement à l'aube évolutionniste de l'humanité, éveillant la prédation et la pulsion criminelle intertribale chez le primate pré-hominidé. Dans 2001, l'impression l'emporte sur l'action et les dialogues. Une prééminence intentionnelle pour , objectivée par le déséquilibre de certains points de vue, par l'insolite, "ex-orbitant" étirage du temps, par la traversée psychédélico-spatio-temporelle de l'ultime partie ou encore par le choix pénétrant des compositions musicales. Près d'un demi-siècle après, 2001: A Space Odyssey, devenu un classique mais aussi une référence filmique (entré en 1991 au National Film Registry), étonne toujours par son incroyable impact et par sa modernité.

N.B. : je me suis toujours refusé à voir 2010, sensé apporter une suite à 2001.
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*où figurent également en bonne place Planet of the Apes (1968), Solyaris (1972), Alien (1979), Blade Runner (1982) et, dans une certaine mesure, Sunshine (2007) - liste non exhaustive.




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