vendredi 7 mars 2014

That Certain Woman (une certaine femme)

******
"You see... I just want to go on to make a life by myself..."

Il y a, obscurément, deux manières (inconciliables ?) d'envisager ce mélodrame de l'ancien comédien , remake1 de son propre film, The Trespasser, écrit en 1929 pour . Sur le strict plan narratif, on est il est vrai déconcerté par le caractère un peu factice du récit. Le film déploie en effet un incroyable enchainement d'adversités (parfois fortunées !) frappant, pas toujours à son corps défendant, Mary Donnell et les hommes qui ont de l'affection pour elle. La mise en scène délibérément théâtrale est aussi susceptible de contrarier, par ses limites formelles, certains cinéphiles. On peut, à l'inverse, être séduit par l'élégance, le raffinement de la réalisation de  (celles qui ont fait les grandes heures de la M.G.M., studio pour lequel le natif anglais a, par exemple, dirigé Grand Hôtel). Egalement par la qualité d'interprétation des acteurs principaux, l'éblouissante 23, au début de sa carrière mais dont l'immense talent s'avère déjà manifeste, et (autre Britannique) . Une interrogation me vient enfin à l'esprit :  (alias Douglas Sirk, à cette époque sur le point de quitter l'Allemagne nazie) a-t-il vu That Certain Woman ? Et si oui, qu'en a-t-il pensé ?
___
1. sans doute motivé par l'immense popularité de la deuxième adaptation du roman d'Olive Higgins Prouty, Stella Dallas, par  avec  (après celle d' avec  sorti en 1925).
2. la fille de parents divorcés avait obtenu l'année précédente le premier de ses deux "Oscars" pour son rôle dans Dangerous de  et . Elle avouera, à propos de cette première des quatre collaborations avec , qu'elle n'avait encore jusque-là jamais bénéficié d'un "traitement de star"*, à travers notamment le soucis du cinéaste de la mettre visuellement en valeur.
3. à l'affiche, au début de la même année, du You Only Live Once de  avec . Il sera une seconde fois le partenaire de  dans Jezebel (1938), adaptation de la pièce d'Owen Davis par William Wyler.

*rappelons, pour l'anecdote, qu'au moment de l'arrivée de Bette à Hollywood, le représentant d'Universal venu la chercher à la gare était reparti seul, affirmant n'avoir vu personne... ayant l'apparence d'une vedette de cinéma !



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire