mercredi 9 octobre 2013

Shane (l'homme des vallées perdues)

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La réputation1, quasi légendaire, acquise par cet unique véritable western produit et réalisé par  m'a toujours parue surévaluée. Quelles peuvent bien en être les raisons ? Le récit romanesque de Jack Schaefer (Monte Walsh), celui d'une virulente confrontation entre colons fermiers et éleveur du Wyoming adapté par A.B. Guthrie Jr. (auteur de The Big Sky) reste classique tout comme la figure de son héros-justicier solitaire2. Le présumé raffinement psychologique des personnages parfois évoqué me paraît abusif, un argument qui ne tient d'ailleurs pas la distance des presque deux heures du métrage. La réalisation très académique de l'ex-chef opérateur  ne soulève pas non plus un réel enthousiasme. Pas plus que la prestation des acteurs principaux 3,  (l'une des actrices préférées de , absente des écrans depuis A Foreign Affair en 1948, y interprétait son ultime rôle au cinéma),  ou de soutien  (témoin privilégié de la narration) et  (en "villain" surfait). L'engouement singulier et durable à l'égard de Shane, sans doute renforcé par sa grande simplicité, n'a peut-être rien de purement rationnel. Un attribut fréquent en art, dans le Septième en particulier !
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1. nommé dans six catégories aux 26e Academy Awards (seul Loyal Griggs fut primé pour sa photographie couleur), entré en 1993 au National Film Registry, Shane a été classé 45e des "plus grands films de tous les temps" (2007) et 3e (derrière The Searchers et High Noon) des "dix meilleurs westerns" (2008) par l'American Film Institute.
2. repris en 1966 par  pour une série télévisée.
3. George Stevens avait engagé Montgomery Clift pour être Shane et William Holden en Joe Starrett avant qu'ils ne choisissent de tourner un autre film, compromettant un moment la poursuite de la production. Katharine Hepburn a initialement été pressentie pour le rôle de Marian.

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