Kill Bill: Vol. 1

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Après le phénoménal succès de Pulp Fiction, Quentin Tarantino se donne un peu de temps pour mener un nouveau projet. Il participe à quelques scénarii et productions, fait l'acteur puis finit par se lancer dans Jackie Brown, hommage appuyé et réussi au courant Blaxploitation. Malgré les authentiques qualités du film, l'accueil du public se révèle décevant¹. Cinq ans vont s'écouler avant que ne débute la production du premier volet de ce diptyque². L'inspiration, Tarantino la trouve cette fois dans les multiples wuxiapian (notamment ceux produit par Chang Cheh) à l'origine de la réussite et de la célébrité mondiale des Shaw Brothers. Avec la complicité du fidèle producteur Lawrence Bender et celle d'Uma Thurman, le cinéaste natif du Tennessee réalise l'une de ses meilleures contributions, certes moins emblématique que Pulp Fiction, au cinéma de genre. 

Une histoire simple de vengeance tardive et intestine, aux contours néanmoins quelque peu sinueux, copieusement influencée par le "western all'italiana", en particulier ceux du prodigieux Sergio Leone. Intelligemment casté (aux côtés de l'incontournable et omniprésente Uma Thurman apparaissent David Carradine³, Daryl Hannah, Lucy Liu, Michael Madsen, Liu Chia-hui alias Gordon Liu...), adroitement mis en scène, doté d'une astucieuse bande musicale composée de reprises, Kill Bill: Vol. 1 demeure, dix ans après sa sortie initiale⁴, une œuvre toujours aussi percutante et originale.

(chronique de Kill Bill: Vol.2)
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1. à titre de comparaison, Pulp Fiction a généré près de 108M$ de recettes US (à partir d'un budget d'environ 8M$) contre moins de 40M$ (12M$) pour le suivant.
2. annoncé dès 2004 (additionné, selon le prod. exéc. E. Bennett Walsh en 2007, d'un quatrième épisode), un troisième volet ne sera probablement pas mis en chantier. Pas plus que les prequels d'animation évoqués par Tarantino lui-même.
3. Warren Beatty était le premier choix pour incarner Bill (Kevin Costner fut un moment également pressenti). Son refus au profit de David Carradine (suggéré aux producteurs) s'avère, a posteriori, très opportun.
4. repris en France en avril 2004 (juste avant la sortie du second volume), le film a été projeté lors d'une programmation sélective consacrée au cinéaste organisée en 2009 par le festival de Locarno.