mardi 26 février 2013

Raiders of the Lost Ark (les aventuriers de l'arche perdue)


Raiders of the Lost Ark (les aventuriers de l'arche perdue)

La décennie 1980 a revisité et modernisé, souvent avec brio, les codes du cinéma de genre. En juin (septembre en France) 1981, le cinquième film de Steven Spielberg (sur le point d'ajouter la mention producteur à sa carte de visite) en est l'une des plus belles illustrations. Ecrit par le duo George Lucas-Philip Kaufman (adaptateur de The Outlaw Josey Wales) avec le concours de  (Star Wars: The Empire Strikes Back)Raiders of the Lost Ark se situe d'emblée dans la tradition du film, roman voire comic d'aventure tout en lui donnant une ampleur inusitée.
Le premier des cinq films produits par Frank Marshall nommés aux Academy Awards demeure comme l'un des plus grands succès public et commercial de cette époque mais aussi comme l'un des plus explicites témoignages de l'orientation prise alors par les studios hollywoodiens dans le domaine du divertissement. En particulier le développement de sagas/franchises autour d'un personnage ou d'un récit fondateurs.
Tout n'est pas du même calibre dans ce volet initial, notamment la dernière partie (à partir de l'abordage du cargo par le sous-marin nazi). Mais l'énergique et talentueuse direction de Spielberg, le score héroïque et inoubliable de John Williams, l'empathie créée par Indiana Jones* solidement tenu par Harrison Ford (sur le point de redevenir pour la troisième fois Han Solo et endosser le costume moins "typé" de Rick Deckard) constituent des atouts auxquels on ne peut (ir)raisonnablement résister.
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Indiana Jones and the Temple of Doom (indiana jones et le temple maudit)

Trois ans après le premier opus, Indiana Jones and the Temple of Doom (et George Lucas associé à ses deux co-scénaristes d'American Graffiti) nous entraine à Shanghai puis vers les Indes coloniales. La longue séquence d'ouverture (hommage aux comédies musicales et polars hollywoodiens des années 1930) est d'ailleurs assez remarquable de vivacité et d'astuce. La seconde moitié vire, hélas, un peu trop au grand guignol et autres attractions de foire avec une prédilection prononcée pour le "mauvais goût" ou la répugnance, notamment morbide et "insectisée". Et si la première prestation à l'écran du jeune vietnamien Jonathan Ke Quan (futur Data dans The Goonies) se montre plutôt convaincante, il n'est pas sûr que nous ayons vraiment gagné au change avec le remplacement, dans le rôle principal féminin, de  par Kate Capshaw (auditionnée après une certaine... Sharon Stone !).


Indiana Jones and the Last Crusade (indiana jones et la dernière croisade)

Il a fallu, cette fois, attendre cinq ans pour découvrir ce troisième volet ; mais cela en valait largement la peine ! Indiana Jones and the Last Crusade constitue, en effet, le meilleur épisode de la série. D'abord parce qu'il nous éclaire, en ouverture, sur la vocation précoce d'aventurier et d'archéologue d'Henry Jones Jr. (mais aussi sur l'origine de l'inséparable couvre-chef d'"Indy") joué par River Phoenix (personnage repris ensuite par Chris Strompolos puis, dans la série TV extrapolée, par Sean Patrick Flanery et Corey Carrier). Ensuite et surtout grâce au choix de Sean Connery* pour le rôle de son père (lequel n'apparaît vraiment qu'après 47' de métrage). Il y a d'ailleurs quelques influences bondiennes dans cet opus. Ne serait-ce que la suppression du personnage féminin positif au "profit" d'une authentique femme fatale tenue par l'Irlandaise  (Jenny Flex, l'une des assistantes noyées de May Day- dans A View to a Kill avec ).
Plus maitrisé, tant sur le plan narratif que cinématographique, des films de la série, Indiana Jones and the Last Crusade a aussi et enfin "révélé" à bon nombre de spectateurs le tombeau jordanien de Khazneh, à l'extrémité d'un sîq (étroit défilé rocheux), l'un des plus surprenants et désormais connus édifices du site de Petra.
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*dans l'hypothèse d'une indisponibilité de l'acteur écossais, Spielberg avait pensé à Gregory Peck et à Jon Pertwee.


Indiana Jones and the Kingdom of the Crystal Skull (indiana jones et le royaume du crâne de cristal)

Plus d'un quart de siècle (presque vingt-sept ans précisément) après Raiders of the Lost Ark, ce quatrième opus* démarre à l'endroit même où celui-là s'était conclu**. Présenté en avant-première lors du 61e Festival de Cannes, Indiana Jones and the Kingdom of the Crystal Skull parvient à éviter le goût de réchauffé malgré l'âge (le kilométrage !) d'Harrison Ford et un scénario co-signé par Jeff Nathanson (Catch Me If You Can) et  (Jurassic ParkCarlito's WayWar of the Worlds) situé pendant la guerre froide.
Le récit souffre d'une progression heurtée, erratique ; les progrès et l'importance des effets spéciaux sont également patents, ce qui nuit un peu au plaisant caractère "old fashion" de la saga. Les références cinématographiques restent nombreuses, en particulier celle manifeste à The Wild One. Les participations de Cate Blanchett et John Hurt influencent moins la qualité du film qu'attendu. Le retour de Karen Allen confirme le fort ancrage à l'épisode initial alors que la prestation de Shia LaBeouf, provisoirement échappé de l'hasbroienne série Transformers, semble apporter quelques gages en vue d'une éventuelle transition. L'acteur californien ("étoile montante" selon les Bafta cette année-là) sera-t-il chargé d'assurer la relève ?
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*et ultime épisode ? Un cinquième a été annoncé mais entrera-t-il jamais en production ?
**avec une brève mais explicite citation.

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