jeudi 19 mai 2011

Krabat (le maître des sorciers)


"N'écoute pas ton esprit, fies-toi à ton cœur. Tu le trouveras."

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Hiver 1646. La meurtrière guerre de Trente ans, sur le point de s'achever, a laissé place à la famine et à la peste. Une nuit, le rêve récurrent de onze corbeaux fait par Krabat s'accompagne d'un appel à se rendre au moulin de Koselbruch, près du village de Schwarzkolm. L'orphelin âgé de quatorze ans abandonne alors Baro et le petit Lobosch, les amis avec lesquels il parcourait les routes pour mendier. Arrivé à destination, il est accueilli par le maître des lieux qui l'attendait et lui propose d'être son apprenti. A l'aube, Krabat est réveillé par l'artisan en chef Tonda entouré des dix autres jeunes membres de la communauté réunie par son hôte. Le premier repas partagé et les corvées quotidiennes donnent aussitôt l'occasion à ces derniers de brimer leur nouveau compagnon. Au renouvellement du cycle lunaire suivant, Krabat assiste, sans y être autorisé, à la mystérieuse livraison nocturne de sacs emplis d'ossements humains réduits en farine dans la meule. Puis il peut enfin se joindre aux autres pour participer au magique cérémonial de la nuit de Pâques.
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Adapté du roman éponyme, paru en 1971, de l'auteur pour enfants tchèque Otfried Preußler, Krabat propose une alternative radicalement différente de son "homologue" Harry Potter au sein du genre fantasy. Si l'apprentissage de la magie par un jeune homme motive les deux récits, la rusticité, l'ancrage historique et les enjeux dramatiques singuliers (isolés) du premier contrastent en effet fortement avec la sophistication, la contemporanéité et l'ambition universelle du second. Présenté en première au 33e TIFF, ce quatrième long métrage du Bavarois Marco Kreuzpaintner opte à nouveau pour l'adolescence, l'amour salvateur, l'aliénation et la solidarité comme ressorts principaux de la narration. De façon similaire à l'ouvrage dont il est tiré, le film intrigue et déroute par ses relatives noirceur et perversité ainsi que par sa circularité "kronosienne". Moins "charismatique" que le Londonien Daniel Radcliffe, David Kross (The Reader) offre toutefois une prestation solide aux côtés du Germano-espagnol Daniel Brühl (Good Bye Lenin!) et leurs aînés Christian Redl plus effacé.



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