vendredi 3 décembre 2010

Enter the Void


"... You can take your hallucinations wherever you want."

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Une nuit à Tokyo. Après le départ de sa sœur cadette Linda qui craint qu'il ne devienne un junkie, Oscar se prépare une pipe de diméthyltryptamine. En plein trip, le jeune homme reçoit un appel téléphonique de son pote et associé Victor lui demandant de le retrouver au "Void" pour lui remettre les substances prohibées qui lui appartiennent. Alors qu'il tente péniblement de retrouver ses esprits, Alex sonne à la porte. Après l'avoir interrogé sur la lecture du "Livre des morts" qu'il lui a prêté, l'artiste-peintre féru de bouddhisme et de réincarnation accepte de l'accompagner à condition qu'ils se rendent ensuite chez Linda dont il apprécie la beauté. Pendant qu'Alex se restaure rapidement, Oscar arrive dans le club où l'attend Victor ; le rendez-vous a été organisé pour le piéger. Des policiers pénètrent dans l'endroit, Oscar a juste le temps de s'enfermer dans les toilettes pour essayer de faire disparaître dans la cuvette les comprimés qu'il a apportés avec lui. Paniqué, il menace les agents d'un pistolet imaginaire, succombant bientôt au tir d'une balle bien réelle dans le thorax.
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A matter of drug, death, sex and life. Le thème de la conscience post-mortem semble revenir en force. Brainstorm de Douglas Trumbull(1) puis, malgré ses faiblesses, Flatliners de Joel Schumacher avaient frappé les esprits au cours des années 1980. Avant Charlie St. Cloud et le Hereafter d'Eastwood, Gaspar Noé et son épouse Lucile Hadzihalilovic(2) nous conviaient à une longue (plus de deux heures trente dans sa version salles) expérience inusitée à défaut d'être tout à fait originale, "mélodrame psychédélique" (en trois actes) selon les propos de celui-là. En première et sélection officielle lors du pénultième Festival de Cannes(3), Enter the Void, plus fébrile que véritablement provoquant, ne peut décemment dissimuler sa marque de fabrique.
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A la fois transgressif et régressif (au sens métaphysique du terme), n'hésitant pas à outrepasser la plupart des limites, ce film ne ressemble à aucun autre, ce qui constitue sans doute, avec les "renversantes" performances techniques et visuelles dont il se pare, l'un de ses atouts maîtres. Le monde illusoire, fantasmatique, étrange (mais pas désincarné) et surtout privé d'amour imaginé par le couple pour son retour conjoint au cinéma semble bien plus artificiel (plusieurs séquences prennent pour décors ce qui ressemble à des "reproductions"), cauchemardesque qu'une mauvaise hallucination psychotrope. Prêt à effectuer le saut ?
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1. auquel le film fait une discrète référence à la fin de la première partie.
2. associés à l'écran à partir de Carne. L'idée initiale d'Enter the Void, inspirée par Lady in the Lake, précèderait d'ailleurs le court métrage.
3. la cinquième (si l'on exclut son segment du collectif 8) depuis 1991, les trois premières en sections parallèles, la seconde en compétition après Irréversible. Le troisième long métrage du cinéaste a ensuite entamé une tournée des manifestations passant notamment par Toronto, Sundance (dans sa forme enfin définitive !) ou l'Etrange festival de Lyon.

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