mercredi 10 novembre 2010

Rich Man, Poor Man (le riche et le pauvre)


"I don't know how two boys can be so different !"

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Plus de trente ans après sa diffusion sur ABC, la courte série (en douze parties) Rich Man, Poor Man suscite toujours un intérêt, parfois même un engouement significatif. Venant après The Waltons ou la série britannique Upstairs, Downstairs, ce mélodrame social affichait en effet une ambition narrative et artistique jusque-là relativement absente dans ce genre à la télévision. Adaptée par Dean Riesner(1) du volumineux best-seller éponyme publié en 1969 de l'auteur, dramaturge et scénariste(2) Irwin Shaw (The Talk of the Town, The Young Lions), cette courte saga étalée sur un quart de siècle a rapidement gagné la sympathie des téléspectateurs. Les succès ou échecs des deux frères Jordache (Gretchen, la sœur aînée, disparaît dans le script) que presque tout oppose leur devenant, pour ainsi dire, également familiers.
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Cette illustration contrastée, voire critique du "fameux" rêve américain reste étonnamment actuelle et pertinente. L'influence croissante de l'argent après la Seconde Guerre mondiale et du pouvoir (nuisible ?) auquel il donne accès y sont dépeints sobrement mais avec une relative conviction. Les successifs rendez-vous manqués, le sort qui semble s'acharner sur les Jordache aux trajectoires si divergentes ne peuvent néanmoins dissimuler leur évidente origine romanesque sans pour autant affaiblir ou dénaturer le réalisme de ce récit fondé sur le thème de l'ambition et de la réussite (n'hésitant pas, au passage, à rompre avec la tradition du happy ending). Académique, la réalisation des neuf épisodes assurée par David Greene et Boris Sagal n'en demeure pas moins efficace.
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Déjà remarqué dans le téléfilm The Man Without a Country ou dans Soldier Blue, Peter Strauss(3) et son aîné Nick Nolte (aperçu notamment dans Electra Glide in Blue) obtinrent grâce à cette série leur premier galon de vedette. Egalement interprété par Susan Blakely (Patty Simmons, l'épouse de Richard Chamberlain dans The Towering Inferno), la seule du trio de tête récompensée aux "Golden Globes" 1977, et quelques très bons seconds rôles parmi lesquels le toujours très actif Edward Asner ou les aujourd'hui défunts Dorothy McGuire, Bill Bixby, Ray Milland et Norman Fell, Rich Man, Poor Man fut nommé plus de vingt fois (dont douze pour son casting) aux "Emmy Awards" 1976, y recevant quatre récompenses(4). Son énorme succès public poussèrent les producteurs à lui donner rapidement une suite, Rich Man, Poor Man: Book II, à laquelle Nolte refusa de participer. Il permit aussi la mise en chantier par le studio et le réseau télévisé associé d'autres adaptations littéraires et familiales tel le spectaculaire Roots d'Alex Haley.
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1. 12 O'Clock High, Vanished mais aussi collaborateur de Clint Eastwood.
2. fils d'un petit commerçant immigré de Russie, membre du jury du 27e Festival de Cannes (1974) présidé par René Clair.
3. préféré à Don Johnson, ami et récent partenaire de Nolte dans Return to Macon County.
4. décernées au réalisateur David Greene, aux acteurs Edward Asner (aussi récipiendaire d'un "Golden Globe") et Fionnula Flanagan et au compositeur Alex North.

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