mercredi 7 juillet 2010

Prince Valiant (prince vaillant)


"Traitor is a word that winners give for losers, and you lost."

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Le moyen-âge chevaleresque semble particulièrement inspirer les scénarii hollywoodiens du milieu du siècle dernier. Richard Thorpe ne promeut-il pas Robert Taylor, pour la MGM, successivement dans Ivanhoe, Knights of the Round Table et Quentin Durward pendant que Rudolph Maté dirige le couple Janet Leigh-Tony Curtis dans The Black Shield of Falworth sous la bannière Universal ? Sans crainte (mais pas sans reproches), la Fox et Robert L. Jacks, le gendre de Darryl F. Zanuck, décident de s'attaquer à une somme. Ils chargent ainsi Dudley Nichols, ancien journaliste et collaborateur de John Ford notamment, d'adapter Prince Valiant, la monumentale bande dessinée créée par le Canado-étasunien Harold Rudolf Foster à partir de février 1937. Henry Hathaway est de son côté sollicité pour mettre son sens du rythme et son art dans l'utilisation du Cinemascope au service de cet intrépide récit.
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Recherchés par l'usurpateur Sligon, Aguar, souverain viking de Scandie, son épouse et leur fils Valiant ont trouve refuge en Grande-Bretagne dans une demeure fortifiée de leur allié, le roi Arthur. Leur sujet et ami Baltor, venu les visiter, confirme la persistance de la traque menée par leur ennemi commun et suggère qu'ils se rendent à Camelot où ils seraient mieux protégés. Aguar refuse ; il se résout cependant à y envoyer Valiant afin qu'il devienne chevalier. Sur sa route, celui-ci croise deux cavaliers, l'un d'entre eux arborant un blason seigneurial et portant heaume et habits noirs. En les suivant, Valiant découvre qu'ils ont rendez-vous sur une plage avec des Vikings qui leur promettent des renforts en hommes contre la remise des exilés.
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Le promontoire d'où il observe la scène s'effondre alors à proximité du groupe, mais Valiant parvient néanmoins à échapper à ses poursuivants. Un peu plus tard, il tente d'assommer sire Gauvain, pris par erreur pour le chevalier noir, et l'accompagne à destination. Malgré son rang, le jeune homme, présenté au roi et aux chevaliers de la Table ronde, ne peut accéder au titre convoité et devient l'écuyer de Gauvain, volontaire pour assurer son apprentissage. Après un peu valorisant entraînement à l'épée, Valiant décide, sans avertir son maître, de se joindre à sire Brack pour rechercher le chevalier noir. Laissé seul, il échappe bientôt à des archers qui l'encerclaient. Blessé à l'épaule, il est recueilli et soigné par Aleta, l'aînée des deux filles du roi Ord.
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Simplifié, abrégé, Prince Valiant n'a qu'une lointaine parenté avec l'œuvre graphique originale. Entre complots sournoisement ourdis, méprises sentimentales et acrobaties, sa vocation vise surtout à divertir plus qu'à captiver (ce que réalise, à bien des égards, la BD de Foster et de ses successeurs et, dans une moindre mesure, le plus tardif The Vikings de Richard Fleischer avec Janet Leigh). Il faut aussi composer avec la patente option manichéiste, traditionnelle mais frelatée, qui oppose en particulier l'héroïsme chrétien à la fourberie païenne. La direction d'Henry Hathaway, sans réelle originalité mais montée en plans très brefs, constitue un des atouts de cette production. Engagé par la Fox davantage pour son apparence que pour son talent dramatique, Robert Wagner paraît un peu tendre face à James Mason. Les qualités de Janet Leigh et Debra Paget, réunies au cinéma pour cette unique occasion, ne sont pas non plus suffisamment exploitées. Quant à Sterling Hayden, souvent excellent dans les polars, sa transparence dans un rôle déterminant (repris par Anthony Hickox dans son remake du film) nous fait presque douter de sa réelle présence.

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