vendredi 16 juillet 2010

The Merry Gentleman (killing gentleman)


"... You're always looking up!"

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Certains films indépendants mériteraient assurément de connaître une audience que les règles actuelles du marché du cinéma n'autorisent pas. The Merry Gentleman en est un bon exemple. Produit par Steven A. Jones (Henry: Portrait of a Serial Killer) sur la base du second scénario pour un long métrage de Ron Lazzeretti, ce drame intimiste est en effet resté confidentiel lors de son (étroite) exploitation commerciale(1) aux Etats-Unis. Cette incidente(2) première réalisation de Michael Keaton, qui tient également le premier rôle masculin, présentée au Sundance Film Festival en janvier 2008, se montre à la fois insolite et attachant.
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Victime une nouvelle fois de la brutalité de son époux, Kate Frazier décide de le quitter. Installée à Chicago, elle trouve un emploi dans le cabinet Maas et associés où elle se lie rapidement avec sa collègue Diane. Un soir, en sortant du bureau, Kate remarque la silhouette d'un homme sur le rebord du toit de l'immeuble d'en face. Son cri surprend l'inconnu qui en perd l'équilibre et tombe en arrière. L'individu, qui l'avait aperçue un peu avant à travers la fenêtre de son bureau, vient d'abattre au fusil à lunette un employé du même bâtiment. Le lendemain, Kate reçoit la visite de deux inspecteurs de police venus l'interroger sur son signalement probablement lié au meurtre coïncident. Murcheson lui laisse sa carte en ayant déjà à l'esprit de la revoir à titre privé. En filant un suspect en compagnie de son collègue, il se retrouve devant la boutique de vêtements où travaille comme tailleur Frank Logan, le tueur de la veille. Sur le chemin la ramenant à son domicile d'une soirée organisée dans le cabinet, Kate achète un imposant sapin bien difficile à introduire chez elle sans l'aide inattendue de Logan.
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Une étrange impression, composée de quiétude (distanciation ?), de poésie et de dilection(3), se dégage de The Merry Gentleman. Situé quelque part à l'intérieur du triangle filmique ayant pour sommets Te doy mis ojos de l'Espagnole Icíar Bollaín, You Kill Me de l'Etasunien John Dahl et In Bruges du Britannique Martin McDonagh, il rompt résolument avec les habituelles normes prescrites par l'industrie cinématographique. Et c'est tant mieux ! La trame narrative, simple mais inventive, ne fait à bon escient qu'effleurer les situations ou les sentiments (d'une jeune femme entre deux hommes que tout oppose sauf leur besoin d'affection et de déprise), demeurant d'ailleurs en partie énigmatique. Convaincantes prestations, devant et derrière la caméra, de Michael Keaton et de sa principale partenaire, l'Ecossaise Kelly Macdonald, second rôle dans Trainspotting et No Country for Old Men notamment.
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1. distribué dans une vingtaine de salles, les recettes sont restées en deçà de 350 000$, soit très loin du budget d'environ 5M$.
2. indisponible pour raison de santé, Ron Lazzeretti, qui devait avec ce film réaliser son premier long métrage en solo, a laissé la direction à Michael Keaton.
3. des ingrédients devenus rares depuis assez longtemps.

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