CinéMovies: Topper Returns (le retour de topper)

"Far away to keep house, woman screeming, boogieman jumping out of the windows... With a house like this, I'ld never want to keep it!"

Décidé à donner à sa carrière, jusque-là marquée par ses productions avec le duo Laurel

et Hardy

(1), un tournant décisif, Hal Roach

jette son dévolu sur Topper

, le roman publié en 1926 par Thorne Smith

. Confiée à Norman Z. McLeod

, habile réalisateur de deux comédies des frères Marx

notamment, cette adaptation montre de véritables qualités artistiques et connaît un franc succès public. Une suite est presque aussitôt mise en chantier, à nouveau dirigée par McLeod

, toujours avec Constance Bennett

et Roland Young

mais sans Cary Grant

. Le résultat, moins convaincant, n'empêche pas Roach

de demander à son collaborateur le cinéaste Gordon Douglas

associé au scénariste Jonathan Latimer

(Phantom Raiders et futur adaptateur de The Big Clock) de lui proposer une histoire originale prolongeant celles des deux ouvrages de Smith

. Roy Del Ruth

, ancien gagman de Mack Sennett

passé derrière la caméra au début des années 1920 (auteur entre autres de la première version de The Maltese Falcon, de Lady Killer), est chargé de la réalisation. Le personnage fantomatique de Marion Kerby est remplacé par celui de Gail Richards auquel Joan Blondell

(dirigée par Del Ruth dans Blonde Crazy et partenaire régulière de James Cagney) apporte son charme provocateur et sa malice aux côtés de Roland Young

et Billie Burke

qui reprennent leur rôle.

Un inconnu dissimulé par un feutre et le col de son manteau tire sur la roue arrière d'un taxi circulant assez vite sur une route de bord de mer. Le véhicule fait un brutal tonneau mais le chauffeur et ses passagères en sortent indemnes. Lasses d'attendre la dépanneuse, celles-ci décident de faire sans succès de l'auto-stop puis de provoquer l'arrêt du luxueux cabriolet de Cosmo Topper. Ce dernier se voit contraint de les emmener au domaine Carrington où Ann doit rencontrer son père pour la première fois. La jeune femme sur le point d'avoir vingt et un ans est accompagnée de sa camarade Gail Richards, formée comme elle en Extrême-Orient. Pendant les retrouvailles, le malade, soigné à domicile par le dr Jeris, explique à sa fille les raisons de son éloignement, l'informe de son tout proche héritage des biens de sa mère, lui offre un superbe collier ayant appartenu à sa défunte épouse et les circonstances de la mort accidentelle de Mrs. Carrington. En rejoignant Gail, Ann évite de justesse d'être écrasée par la brusque chute de l'imposant lustre de l'entrée. Un peu plus tard, elle accepte d'échanger sa chambre contre celle réservée à son amie. Au cours de la nuit, le mystérieux individu à l'origine de l'accident de voiture pénètre dans la pièce par une issue dérobée et poignarde Gail par méprise. Le fantôme de la victime rend presque aussitôt visite à Mr. Topper pour lui demander de démasquer l'assassin et de connaître la raison de son forfait.

Nommée dans deux catégories techniques (dont celle des effets spéciaux), aux Academy Awards 1942, Topper Returns

se révèle être une plaisante comédie fantastique. L'intrigue abandonne cependant le sous-genre screwball des deux premiers volets au profit d'une intrigue où dominent meurtre, mystère, passages secrets... et embûches. Le script, qui adopte parfois une logique de slapstick, repose pour l'essentiel sur le comique de situation et la vivacité des dialogues. A ce petit jeu, la gouaille un peu masculine de Joan Blondell

, qui rend assez terne la prestation de Carole Landis

, complète plutôt bien la réserve distinguée et maladroite affectée par Roland Young

et l'agitation écervelée de Billie Burke

. Dans les seconds rôles, Dennis O'Keefe

(partenaire de Blondell dans Gold Diggers of 1933 et aperçu dans quelques très bons films des années 1930) subit la concurrence (d)éraillée du complice de Jack Benny