mercredi 10 février 2010

The Woman in Green (la femme en vert)


"Avez-vous remarqué qu'au fil des siècles, les hommes éminents ont des nez proéminents ?"

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Onzième film de la série, le huitième réalisé par Roy William Neill, The Woman in Green s'inspire vaguement de "The Adventure of the Empty House"(1). Son appellation se révèle d'ailleurs amusante à double titre. D'abord parce que, noir&blanc oblige, il pousse implicitement le spectateur à faire preuve d'imagination. En second lieu, car cette couleur était aussi celle affichée par l'un des rares films (The Corn Is Green avec Bette Davis pour partenaire) tournés par Nigel Bruce, accaparé, comme Basil Rathbone, par le rythme effréné de production de la dite-série. Produite dans l'immédiat Après-guerre (juin 1945), cette enquête aux influences diverses opposait également une troisième et ultime fois Sherlock Holmes au redoutable professeur Moriarty.
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Après les meurtres successifs de trois jeunes femmes dans les rues de Londres, le commissaire à réunit les inspecteurs de Scotland Yard afin de les mobiliser pour rechercher et appréhender le tueur en série. Malgré ce rappel à l'ordre, une quatrième victime est bientôt découverte, elle aussi amputée de son index droit. L'inspecteur Gregson ne voit alors d'autre solution que de solliciter la coopération de Sherlock Holmes. Mais avant que celui-ci ait pu trouver un indice ou un mobile, un cinquième crime identique est commis à Edware Road. Un quartier où, au matin, l'honorable et riche Sir George Fenwick sort du sommeil avec stupéfaction dans une chambre d'un hôtel sordide. La nuit précédente, il avait raccompagné chez elle la charmante Lydia Marlowe. Entre le départ de l'appartement, vers 22h45 selon la domestique Crandon et son éveil, Sir George ne se souvient de rien. Son trouble se trouve aggravé par la présence dans sa poche d'un objet insolite ainsi que par la restitution d'un autre, personnel celui-ci, par un inconnu au domicile de Miss Marlowe. Inquiète du comportement de son père, Maude Fenwick se rend chez Holmes pour leur venir en aide.
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"Tout ce que j'ai à vous dire vous a déjà traversé l'esprit." Cette réplique, lancée par Moriarty à Holmes lors de leurs retrouvailles, sonne à la fois comme un éloge et un défi. Pourtant, le récurrent adversaire du locataire de Baker Street semble ici avoir revu ses néfastes ambitions à la baisse. Néanmoins, par ses ambiances, parfois proches de celles du film-noir, ou ses références(2), The Woman in Green, dernier des six scénarii signés par Bertram Millhauser, des trois éclairés par le chef-opérateur Virgil Miller (Charlie Chan's Murder Cruise), peut trouver grâce aux yeux du cinéphile exigeant. Hillary Brooke y tient son troisième rôle(3), comme Henry Daniell (aux côtés duquel elle a par ailleurs été créditée dans The Philadelphia Story et Jane Eyre) chargé d'incarner Moriarty(4).
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1. le premier récit après le décès supposé du héros aux Reichenbach Falls ("The Adventure of the Final Problem").
2. Jack the Ripper, l'hypnose (encore utilisée à l'époque du film par Freud pour dialoguer avec l'inconscient et occasion unique de la série pour évoquer Mycroft Holmes), le fétichisme et le sadisme, édulcorés à la demande du studio.
3. l'actrice étasunienne, au parfait accent british, castée avec Matthew Boulton (The 39 Steps et ici titulaire du rôle de l'inspecteur Gregson) par Lang pour Ministry of Fear et que l'on reverra dans The Man Who Knew Too Much, tenait de petits ou seconds rôles dans Sherlock Holmes and the Voice of Terror et Sherlock Holmes Faces Death.

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