mercredi 10 février 2010

Night of the Living Dead (la nuit des morts-vivants)


"This isn't a passing thing, honey."

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George Andrew Romero restera dans l'histoire du cinéma comme l'un des rares auteurs de coup d'essai-maître. Le premier long métrage de ce New-yorkais pour moitié cubano-lithuanien, venu de la publicité télévisée*, fait en effet partie des grands classiques du film de genre et, plus de quarante ans après sa sortie, l'objet d'un intérêt encore très soutenu. Produit avec un budget famélique (114k$), ses recettes cumulées ont en trente ans multiplié par plus de deux cent soixante fois la mise. Night of the Living Dead n'est certes ni le premier, ni le plus rentable des films de zombie(1), mais son succès et son influence(2) ne se démentent pas. Frappé même du syndrome d'"institution" en intégrant, il y a dix ans, le National Film Registry(3).
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Venus de Pittsburgh, distant de trois cents kilomètres, Barbra et son frère Johnny sont venus fleurir la tombe de leur père dans le cimetière d'une petite localité. En retournant vers la voiture, ils aperçoivent un étrange individu à la démarche un peu chancelante. Arrivée à sa hauteur, la jeune femme est agressée sans raison avant d'être secourue par Johnny. Au terme d'une brève empoignade, celui-ci est projeté au sol, son crâne frappant un élément de pierre tombale. Poursuivie par l'inconnu, Barbra se réfugie d'abord dans son véhicule, dont l'une des vitres est rapidement brisée, puis s'enfuit en direction d'une petite maison apparemment vidée de ses occupants. Munie d'un couteau de cuisine, elle découvre avec effroi sur le palier de l'étage un cadavre au visage affreusement mutilé. Un homme, arrivé à bord d'une camionnette à court d'essence, la rejoint bientôt et, après avoir neutralisé trois des mystérieux assaillants, entreprend de barricader les issues de la demeure. Sortant progressivement d'une phase de stupeur, Barbra essaie avec vigueur de le convaincre d'aller chercher Johnny, obligeant son compagnon d'infortune à l'assommer.
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Tourné entre juin et décembre 1967 avec des inconnus, Night of the Living Dead puise assez nettement son inspiration dans le Carnival of Souls d'Herk Harvey et dans le roman "I Am Legend" de Richard Matheson. Conçu initialement comme une comédie horrifique, le film, la peur qu'il suscitait en particulier en raison de la crudité de son réalisme et ses probables dimensions métaphoriques ont été largement commentés. Au-delà de la glose, le scénario co-signé par George A. Romero et son associé John A. Russo (quel manque de modestie, les deux complices s'accordant d'emblée la meilleure note !) cherche avant tout à mettre en scène et à regarder survivre(4) une communauté réduite, confrontée à un phénomène potentiellement fatal et inexpliqué. La place occupée et la confiance spontanément accordée à la radio et à la télévision y sont déterminantes. Même si, avec le recul, elles paraissent démesurées, pour ne pas dire risibles. Le plus dangereux ennemis des Etats-Unis était déjà intérieur... et parfois non identifiable. *N.B. à moins que le film ne soit qu'un long spot de pub. pour promouvoir... la crémation !
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1. titre déténu par Zombieland suivi par Dawn of the Dead. Le vocable "zombie" n'est d'ailleurs jamais prononcé dans le film de Romero.
2. si l'on en juge, et ce n'est évidemment pas restrictif, par le nombre de suites (Dawn of Dead, Day of the Dead, Land of the Dead, Survival of the Dead, Night of the Living Dead: Origins), remakes (Night of the Living-Dead, Night of the Living Dead 3D) ou spin off (Diary of the Dead) qui lui ont succédé.
4. il est d'ailleurs, sans doute, l'un des premiers représentants d'un sous-genre qui a depuis fait florès, le survival.



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