vendredi 12 février 2010

Kanno kyoshitsu: ai no technique (l'école de la sensualité)


"Sensei..."

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Dernier des cinq premiers films réalisés par Noboru Tanaka, tous sortis en 1972, Kanno kyoshitsu: ai no technique possède la particularité d'être écrit par Takehiro Nakajima (co-scénariste notamment de Zatôichi rôyaburi et du Matsuri no junbi de Kazuo Kuroki). Pour cette raison, et pour d'autres, inutile donc de voir dans cette comédie romantico-dramatique une quelconque préfiguration nippone et suggestive des Zozos de Pascal Thomas ou La Première fois de Claude Berri. La gracile Mari Tanaka, dirigée pour la troisième et ultime fois par Tanaka, y tient l'un des deux rôles principaux aux côtés du quasi débutant Nobutaka Masutomi.
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Fils d'une famille aisée, Izao Uozumi est secrètement épris de sa jeune enseignante du lycée, Mlle Ikuko Kikuchi. Profitant de la distribution d'un questionnaire à la fin d'un cours sur la sexualité, il ose lui déclarer son envie de l'étreindre et lui donner rendez-vous devant l'arrêt du train. Bien que fiancée à Morimoto, son collègue professeur de physique-chimie, Ikuko se rend à l'endroit fixé. Mais elle est retardée et importunée par un ancien amant, la suite des événements ne se déroulant pas précisément comme l'avait prévu Izao. Le désir de celui-ci pour Ikuko devient insoutenable lorsque son camarade Onishi lui propose de l'épier dans son logement pendant ses très voluptueux ébats avec Morimoto. Pour espérer connaître intimement celle qu'il convoite, Izao doit au préalable séparer les deux amoureux.
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La curiosité du spectateur est d'abord provoquée par la surprenante séquence qui précède le générique. Et, aussi étrange que cela puisse paraître, elle ne retombe pratiquement pas tout au long du métrage. L'étrange mixture narrative concoctée par Takehiro Nakajima, composée de drôlerie, de fantasme, de grivoiserie acidulée ou de légère gravité, voire de poésie (par ordre d'apparition à l'écran !) reste en effet parfaitement comestible, croustillante jusqu'à la dernière bouchée. Sobre, quelques fois inventive, la réalisation de Noboru Tanaka participe pleinement à cette appétence. Le corps enseignant trouve enfin en Moeko Ezawa, qui incarne ici la prodigue vieille Oharu avant de tenir le premier rôle dans (Maruhi) jorô seme jigoku, le plus aimable et digne de ses représentants.

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