mercredi 2 décembre 2009

Zu neuen Ufern (paramatta, bagne de femmes)


"Mais vous pouvez prétendre à mieux, non ?"

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Adulée par son public londonien du Théâtre Adelphi, décriée comme scandaleuse par les bigots, la chanteuse Gloria Vane passe les dernières heures en compagnie de son amant Sir Albert Finsbury. Dernier représentant d'une grande famille ruinée, celui-ci doit embarquer pour l'Australie où il a accepté un poste de capitaine de l'armée britannique. Pour rembourser ses créanciers susceptibles d'empêcher son départ, il a ajouté un "six" devant le montant du chèque de quinze livres consenti par son ami Bobby Wells. Lorsqu'il prend connaissance de l'escroquerie, ce dernier rencontre Gloria qui, pour éviter une plainte extrêmement dommageable pour Finsbury, préfère s'accuser. Condamnée à sept ans de réclusion pour faux et usage de faux, l'artiste purge sa peine à Paramatta, la prison pour femmes de Sydney. En sortant de l'église avec ses codétenues, sa beauté et sa singularité sont remarquées par Henry Hoyer, propriétaire célibataire d'une ferme à dix kilomètres de la ville. De son côté, Finsbury ne laisse pas insensibles Mary, la fille du gouverneur, et Fanny, l'épouse du docteur Hoyer, oncle du fermier. Gloria réussit à faire porter un message à son amant. Après s'être rendu au bagne, où il apprend la possibilité de libération par le mariage, et avoir en vain demandé l'intervention du gouverneur, Finsbury renonce finalement à intervenir.
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Vingt mois et quatre films après Stützen der Gesellschaft sort cette adaptation de l'ouvrage d'un romancier méconnu. Récit d'une passion amoureuse et de la rédemption par le mariage dans un décor colonial, Zu neuen Ufern (i.e. les nouveaux rivages), l'un des rares scénarii officiellement co-signés par le réalisateur, opère par contrastes successifs (puritanisme-licence morale, apparence-réalité, Nord pluvieux-sécheresse australe, fidélité-déloyauté...). Eux-mêmes soulignés visuellement à l'aide d'ombres projetées, en particulier sur le visage de Gloria. Soumis à une forme spécifique d'aliénation, l'une par sacrifice, l'autre par lâcheté utilitaire, les deux personnages principaux de ce drame musical évoquent parfois ceux mis en scène par Max Ophüls. Dans sa deuxième production germanique, Zarah Leander offre une prestation moins enthousiasmante qu'attendue, notamment comparée à sa jeune compatriote Ingrid Bergman ou à la Berlinoise exilée Marlene Dietrich, dirigée au même moment par Ernst Lubitsch et Jacques Feyder.

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