mardi 22 décembre 2009

Paintball


"... It's your choice: to live or not to live is up to you."

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Les jeux mortels (et souvent insensés) constituent l'un des thèmes récurrents exploités par le cinéma. Sans remonter au La Decima vittima-culte d'Elio Petri, il s'agissait le plus souvent de sports violents (Rollerball, Death Race 2000 des années 1970) ou de "divertissements" (télévisés Le Prix du danger ou à enjeu 13 Tzameti). Sur les "traces" moins drolatiques que celles laissées par le récent Severance, Paintball se situe en quelque sorte à la croisée des chemins. Produit par un spécialiste du genre, le Galicien Julio Fernández (El Maquinista, Rec...) et présenté en première lors du 8e Tribeca Film Festival (section Midnight), ce premier film de Daniel Benmayor apporte au rebattu survival une touche d'originalité méritoire.
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Quatre femmes et autant d'hommes, tous étrangers les uns aux autres, se sont inscrits pour participer à une épreuve clandestine de paintball organisée par Redball Woods. Confronté à une autre équipe, l'objectif du groupe dirigé par David consiste à trouver en vingt-quatre heures six drapeaux disséminés dans une zone forestière auprès de chacun desquels a été déposée une mallette contenant des objets nécessaires à la victoire. Alors qu'elle progresse au milieu d'épaves de véhicules, l'équipe verte subit une soudaine escarmouche. Tous se réfugient à l'intérieur d'un autocar à l'exception de Claudia, occupée à récupérer la première valise. John y trouve un gilet pare-balles qu'il revêt sur le champ. Lorsque celui-ci quitte à son tour le bus, il reçoit au plexus une balle réelle ; sans protection, Claudia est bientôt mortellement abattue. Epouvanté, le groupe s'enfuit précipitamment et distance John, encore haletant à la suite du choc du tir reçu, touché cette fois au pied gauche par le tireur dissimulé. Piégé, le blessé se retrouve peu après suspendu à un arbre, situation dont profite David pour lui prendre le gilet pare-balles. Pendant que les autres essaient sans y parvenir de comprendre ce qui leur arrive et découvre le cadavre électrifié de l'un de leurs adversaires, John est brutalement éliminé par un individu muni de lunettes de vision thermique.
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L'idée de livrer de libres (sic) participants d'une compétition de paintball (airsoft plutôt, non ?) à une inusitée prédation s'avère a priori plus riche et intéressante que l'habituelle chasse aux touristes plus ou moins émoustillés. Tourné pour l'essentiel dans des décors naturels catalans, Paintball se montre pourtant moins saisissant que El Rey de la montaña avec lequel il partage quelques points communs. Comme dans celui-ci, les personnages ne dépassent pas le stade du simple pion progressant sur un échiquier accidenté. L'intensité dramatique se trouve également malmenée par certains raccourcis ou autres chemins de traverse narratifs, une lacune jamais compensée par l'usage immodéré de la shaky camera. En revanche, la modération visuelle (et censoriale) des meurtres, filmés en négatif noir et blanc, subjective ingénieusement la violence du film.

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