Harry Potter and the Half-Blood Prince (harry potter VI, le prince de sang-mêlé)

"This is perhaps the most important memory I've collected. It is also a lie."

Steve Kloves de retour à l'adaptation, David Yates reconduit(1), la chronique rowlingienne semble vouloir s'achever comme elle avait débuté, c'est à dire dans la continuité. The Order of the Phoenix, nous l'avions dit, opérait au sein de la série un double virage narratif, le premier lié à l'âge des personnages principaux, le second à la liberté prise à l'égard du récit originel. Sans véritablement l'amplifier, The Half-Blood Prince confirme cette évolution, souvent réductrice. Etrangement, presque paradoxalement, cet épisode ne semble constituer qu'une sorte de transition vers un final, découpé pour son portage à l'écran, bien sûr très attendu (dix ans après The Sorcerer's Stone !). La révélation de quelques fragments de la jeunesse de Voldemort et la perte de l'une des figures centrales et emblématiques de la saga ont néanmoins suscité un très vif intérêt du public pour ce nouvel opus(2).

Trois Death Eaters traversent Londres et provoquent l'effondrement du Millennium Bridge et l'inquiétude des habitants. Depuis la buvette du métro de Little Whinging où il se trouve, Harry Potter aperçoit Albus Dumbledore venu le chercher pour l'emmener dans le village de Budly Babberton. Là réside son vieil ami et ancien collègue Horace Slughorn, lequel essaie d'échapper aux Death Eaters chargés de le recruter depuis plus d'un an. Le directeur d'Hogwarts est persuadé, à juste titre, que la présence de son célèbre élève doit permettre de convaincre enfin Slughorn, qui a été le professeur de Lily Evans et de Regulus Black, de reprendre une charge d'enseignement. Déposé à proximité de la maison des Weasley, Potter y retrouve Ginny, Ron ainsi qu'Hermione Granger sur le point d'effectuer leur rentrée. Dans le même temps, Narcissa Malfoy et Bellatrix Lestrange rendent visite à Severus Snape.

Ce dernier fait le serment de protéger, d'aider Drago, voire de se substituer à lui pour remplir la mission confiée par le Seigneur des ténèbres. Dans le train arrivé en gare d'Hogwarts, Malfoy stupéfie Potter qu'il a surpris écouter sa conversation. Celui-ci est heureusement secouru par Luna Lovegood et ses Spectrespecs. Au cours de son discours d'accueil, le professeur Dumbledore justifie la fouille à l'entrée de l'école en raison de l'admission, jadis, d'un élève nommé alors Tom Riddle et de l'incessante tentative des forces du mal afin de pénétrer à l'intérieur de l'école. Le lendemain, Potter et Ron Weasley suivent leur premier cours de potions prodigué par Slughorn. Les deux amis se disputent bientôt l'exemplaire en bon état du manuel qui échoit finalement au second. Celui de Potter porte la mystérieuse mention : "Ce livre appartient au Prince de sang-mêlé".

Différé de huit mois sans motifs de production, Harry Potter and the Half-Blood Prince semble vouloir réduire les effets de cette décision en préservant une grande partie des multiples flash-back de l'ouvrage (réputé le plus vendu de l'histoire de la littérature de fiction). Quelques soient les nombreuses critiques dont il a été l'objet depuis le précédent volet, David Yates accomplit son job. Bien que des noms aient circulé pour remplacer le réalisateur, il apparaît évident (à ceux qui souhaitent rester lucides !) que la pression exercée par le studio s'est considérablement accentuée avec le prochain bouclage de la série. Et, ipso facto, le privilège accordé à une "direction" malléable. Dans ce contexte, force est de reconnaître la faculté de Yates, ici associé au Français Bruno Delbonnel(3), à rendre assez correctement la plongée romanesque dans les ténèbres. En dépit de l'importance relative des séquences sentimentales ou de purs dialogues, le Britannique parvient à saisir le spectateur avec quelques climax assez réussis.

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1. jusqu'au bout de l'aventure puisqu'il doit réaliser les deux The Deathly Hallows.

2. doté d'un budget de 250M$ (majoré de deux-tiers par rapport au précédent !), le film a enregistré des recettes mondiales de 929M$ (dont plus de 67% à l'étranger). Il se classe en deuxième position du box-office US 2009 et occupe désormais cette place derrière The Sorcerer's Stone dans le classement de la saga.

3. directeur de la photographie des Fabuleux destin d'Amélie Poulain et Long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet, pressenti il y a trois ans pour réaliser The Order of the Phoenix.