vendredi 25 décembre 2009

A Farewell to Arms (l'adieu aux armes)


"- Poor Catherine, such a crazy marriage.
- At least, I'm in white."

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Première production cinématographique tirée d'une œuvre d'Ernest Hemingway, A Farewell to Arms est une libre adaptation du roman éponyme (et partiellement autobiographique) publié en 1929. Signé par le producteur Benjamin Glazer(1) et par Oliver H.P. Garrett (futur co-contributeur non crédité de Gone with the Wind), le scénario, s'il formate quelque peu l'esprit et le style de l'ouvrage originel selon les critères hollywoodiens de l'époque, reste encore aujourd'hui un modèle du mélodrame en temps de guerre. La grande comédienne Helen Hayes, tout juste récompensée d'un "Oscar" pour le rôle-titre de The Sin of Madelon Claudet, y tenait l'un des personnages les plus mémorables de sa clairsemée carrière au cinéma face, pour cette unique occasion, au chevronné Gary Cooper très apprécié d'Hemingway.
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Etasunien engagé comme ambulancier dans l'armée italienne pendant la Première Guerre mondiale, le lieutenant Frederic Henry rencontre un soir à Gorizia l'infirmière britannique Catherine Barkley convoitée par son ami et médecin militaire Rinaldi. Les deux jeunes gens s'étaient déjà croisés la veille lors du bombardement de la localité par l'aviation ennemie, Henry ivre la confondant avec la belle-de-nuit qu'il venait, dans sa fuite, de quitter. Après avoir refusé son premier baiser, Catherine devient le soir même son amante, sermonnée pour cela par son amie proche Helen Ferguson. Le lendemain, renvoyé sur le champ de bataille, Harry fait faire demi-tour à son véhicule pour rassurer Catherine sur la sincérité de ses sentiments à son égard. Après son départ, Rinaldi obtient de l'officier anglais le déplacement à Milan de Catherine. Harry est lui grièvement blessé à la jambe par un tir d'artillerie.
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L'écueil essentiel auquel n'a pas échappé le film de Frank Borzage est d'avoir négligé ou édulcoré la dimension symbolique du récit initial. En particulier celle qu'apportent, abstraitement, la blessure subie par Ernest Hemingway, transposée à son héros, l'exorcisme de la peur et le dégoût irréversible de la guerre. Un obstacle sur lequel a d'ailleurs aussi buté la version(2) produite par David O. Selznick, réalisée par Charles Vidor (et John Huston sur un script de Ben Hecht avec Rock Hudson et Jennifer Jones dans les rôles principaux). Cela (op)posé, A Farewell to Arms, en tant que métaphore romanesque de l'amour (impossible) en période de guerre, peut être considéré comme un film réussi au même titre que les plus tardifs A Time to Love and a Time to Die et The English Patient. Et s'il faut en distinguer un point fort, c'est sans nul doute la photographie de Charles Lang, honorée par un "Oscar"(3), qui doit être citée.
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1. le natif de Belfast avait reçu son premier "Oscar" en 1929 pour son adaptation de 7th Heaven également dirigé par l'ex-acteur Borzage, premier réalisateur avec Lewis Milestone à obtenir la fameuse statuette.
2. une adaptation télévisée en trois épisodes a été produite en 1966 par la BBC avec George Hamilton ainsi qu'un biopic In Love and War réalisé par Attenborough.
3. comme Franklin Hansen pour le son sur les quatre nominations obtenues.

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