mercredi 28 octobre 2009

Star Trek


"- ... Coming back in time, changing history, that's cheating."
"- A trick I learned from an old friend."

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Le Texan Gene Roddenberry imaginait-il que son Trek (i.e. difficile voyage) stellaire connaîtrait tant de carrefours ou nouvelles étapes (19 suites et spin off)*, durerait si longtemps et, au final, susciterait un tel engouement ? Mis en chantier par la Paramount à la veille du 40e anniversaire de la série originelle, le scénario de ce nouvel opus est confié au duo Roberto Gaston Orci-Alex Kurtzman qui ont déjà collaboré à plusieurs reprises (Fringe, Transformers...). Gros succès aux Etats-Unis**, entré à la deuxième place du box-office hexagonal (derrière X-Men Origins: Wolverine sorti une semaine plus tôt), Star Trek n'a pourtant réunit qu'un peu plus de huit cent mille spectateurs en France.
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Star Date 2233.04. Au cours de son voyage dans l'espace, le "USS Kelvin", vaisseau de la Fédération, se trouve confronté à un phénomène inexpliqué qui perturbe ses relevés. Un inquiétant et gigantesque engin s'extrait alors de l'orage d'éclairs en question, lançant immédiatement contre lui une puissante attaque de missiles. Après la deuxième salve, son commandant invite instamment le capitaine Robau à se rendre à son bord pour négocier un cessez-le-feu. En quittant le "Kelvin", celui-ci ordonne l'évacuation de l'équipage et désigne le lieutenant George Kirk pour le remplacer. Le représentant du capitaine Nero, en charge du navire agresseur, souhaite savoir où se trouve l'ambassadeur Spock ; faute de réponse satisfaisante, Robau est tué sur le champs.
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Cette exécution déclenche aussitôt l'évacuation du "Kelvin". Kirk, contraint de pallier à la défaillance du pilote automatique, doit se sacrifier pour protéger les navettes et renoncer à rejoindre celle de son épouse sur le point d'accoucher de leur enfant, un garçon prénommé Jim. Plus de vingt ans après cet événement, l'incontrôlable James Tiberius Kirk, le Vulcano-terrien Spock et le docteur Leonard McCoy, tous cadets de l'académie Starfleet, se retrouvent à bord de l'"USS Enterprise" du capit. Christopher Pike pour répondre au message de détresse envoyé par le conseil des sages de Vulcain.
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Le film de Jeffrey Abrams serait-il un avatar de plus (trop !) dans la galaxie roddenberrienne ? Pas le moins du monde. S'il délaisse volontairement l'esprit utopique, universel et scientiste de la série initiale (plus très tendance en ce début de XXIe siècle néo-médiéval et décadent) au profit d'une pure et moderne aventure cosmique et de l'action, Star Trek le fait plutôt intelligemment et avec un certain talent. Ce reboot*** doublé d'une prequel (l'influence subconsciente de la seconde trilogie Star Wars ?) a le mérite de recruter de nouveaux adeptes sans trop dérouter les amateurs "historiques". Le scénario s'amuse d'ailleurs à faire d'appuyés mais amusants clins d'œil cinématographiques (Rebel Without a Cause, Top Gun ou The Empire Strikes Back). Du nouveau quatuor de tête, c'est incontestablement Zachary Quinto, titulaire des rôles d'Adam Kaufman et de Sylar dans les séries 24-Day 3 et Heroes, qui se montre le plus convaincant. Deux suites sont d'ores et déjà programmées ; après Leonard Nimoy qui effectue deux sympathiques et importantes apparitions, nous aimerions pourquoi pas y retrouver William Shatner et Nichelle Nichols (DeForest Kelley et James Doohan sont hélas décédés).
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*notamment The Next Generation, Deep Space Nine, Voyager, Enterprise sans oublier le premier long métrage réalisé en 1979 par Robert Wise avec le fameux trio d'acteurs.
**classé 5e des sorties 2009 avec 257,7M$ (67%) de recettes pour un budget d'environ 150M$, assez loin cependant des Transformers: Revenge of the Fallen et Harry Potter and the Half-Blood Prince.
***précédemment proposé par les producteurs-scénaristes J. Michael Straczynski (Babylon 5 et Bryce Zabel mais refusé à l'époque par la Paramount.

dimanche 25 octobre 2009

Fellini


"... Qu'importe si c'est tout à fait exact ou non ?"

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Produite par la RTBF à la suite du succès de La Dolce vita, cette interview en quatre parties conduite (en français !), à la demande du réalisateur, par son ami et assistant Dominique Delouche constitue aujourd'hui encore un document précieux, indispensable pour la connaissance de l'homme et de l'artiste qu'était Federico Fellini. Un portrait que les probables "inventions biographiques" (interrogation soulevée dès le début de l'entretien) enjolivent mais ne dénaturent pas.
1. son enfance, ses années au collège de prêtres à Fano, son départ pour Rome et son activité de caricaturiste, sa rencontre et collaboration avec Roberto Rossellini,
2. l'importance initiatique de Modern Times (vu la première fois en 1928, la mémoire trahissant le cinéaste puisque le film est sorti en 1936 !) et de son thème musical, Paisà et le travail avec le chef-opérateur Otello Martelli, Luci del varietà, Lo Sceicco bianco, I Vitelloni, Peppino De Filippo, Alberto Sordi, Michelangelo Antonioni, Leopoldo Trieste, Tullio Pinelli, Ennio Flaiano,
3. la tentation du cirque, la phase de collaboration pré-écriture, l'idée de La Strada, Nino Rota, l'inspiratrice Giulietta Masina, le costumier et décorateur Piero Gherardi, Pier Paolo Pasolini, Le Notti di Cabiria, le choix des acteurs,
4. La Dolce vita, scandale et succès, le "dépaysement" d'Yvonne Furneaux, Marcello Mastroianni, le néoréalisme, Cesare Zavattini.