jeudi 17 septembre 2009

Duplicity


"Admets-le, toi aussi, tu doutes de moi."

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Relever le défi du second film ne constitue jamais une mince affaire, d'abord lorsqu'il est signé par un scénariste reconnu et en particulier après l'accueil assez unanime réservé il y a dix huit mois à Michael Clayton. Avec Duplicity (auquel Spielberg notamment était au départ associé), certes moins entouré, louangé et rentable* que la production Warner, Tony Gilroy se montre à la hauteur de l'estime dont il bénéficie depuis plus d'une quinzaine d'années. Et, tout en étant fidèle à certains thèmes, milieux et formes narratives de prédilection, capable de se renouveler.
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Dubaï, 4 juillet 2003. Au cours de la réception organisée à l'occasion de la fête nationale par le consulat des Etats-Unis, Ray Koval entreprend avec insistance une inconnue se présentant sous le nom de Theresa Corrado. Au terme de l'épisode d'intimité consécutive, cette dernière dérobe à son amant drogué par ses soins une liasse de documents confidentiels. Cinq ans plus tard, récemment embauché par l'entreprise Equikrom, Koval échappe à une filature dans une rue de New York pour rencontrer en toute discrétion un informateur. Pendant son attente, il aperçoit celle qui s'était joué si aisément de lui, parvient à la suivre et l'aborde. Après avoir tenté de nier connaître son interlocuteur puis de s'en défaire, la jeune femme s'avère être le contact de Koval. L'ancien agent du MI6 et Claire Stenwick, ex-employée de la CIA et aujourd'hui taupe d'Equikrom chez son principal concurrent Burkett & Randle, décident de régler leur compte autour d'un verre.
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L'effet de surprise en moins, ce second film dirigé par Tony Gilroy se montre aussi abouti et intéressant que le précédent. Les qualités de raconteur d'histoire et de directeur d'acteurs du natif de Manhattan, son goût pour les narrations imbriquées, non linéaires ont déjà été évoquées. Dans une veine proche de Michael Clayton mais infusée cette fois d'une plaisante tonalité de comédie, Duplicity explore avec une malicieuse adresse les formes que peut prendre ce vocable dans le monde des affaires et des relations inter-personnelles. Et même si les dialogues participent pour une large part au script, ce métrage de presque deux heures ne souffre d'aucune pesanteur contrariante. Réunis en 2004 par Mike Nichols dans Closer, le Britannique Clive Owen** et la Géorgienne Julia Roberts contribuent à la subtile plurivo(ra)cité du film aux côtés d'un surprenant Paul Giamatti et d'un trop effacé Tom Wilkinson.
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*à partir d'un budget d'environ 60M$, Duplicity n'a enregistré que 78M$ de recettes mondiales, dont 52% aux U.S.A. (contre resp. 25M$ et 93M$ pour Michael Clayton).
**lequel s'est constitué ces six dernières années, avec Angelina Jolie, Keira Knightley, Jennifer Aniston, Julianne Moore, Monica Bellucci et Naomi Watts, une bien jolie collection de partenaires féminines !

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