jeudi 20 août 2009

The Devil-Doll (les poupées du diable)


"- Vous pouvez tout aussi bien accuser l'une de mes petites poupées.
- Je ne pense pas que nous irons aussi loin."

 - film - 19706_4
Dernier des treize films produits par Tod Browning*, The Devil-Doll est une libre adaptation par Garrett Fort (Dracula, Frankenstein, Dracula's Daughter), Guy Endore (Mark of the Vampire, Mad Love) mais aussi l'ex-réalisateur Erich von Stroheim de l'atypique roman du journaliste philadelphien Abraham Merritt intitulé "Burn Witch Burn!" (1932). Ce drame fantastique permettait au cinéaste de conclure de belle manière, avec le couple Maureen O'Sullivan-Lionel Barrymore (vedette la même année de The Voice of Bugle Ann adapté par Richard Thorpe) une carrière entamée, en tant qu'acteur, au début du XXe siècle et ponctuée par quelques remarquables classiques de genre tels, outre ceux déjà cités, The Unknown et Freaks.
 - film - 19706_6
Deux hommes se sont évadés du bagne. Après une fuite de plusieurs semaines, ils arrivent dans la maison occupée par Malita, l'épouse du plus âgé d'entre d'eux. Scientifique, Marcel pense aussitôt à parfaire ses essais de miniaturisation d'êtres vivants en utilisant Lachna la domestique. Mais il meurt d'épuisement avant de pouvoir constater sa réussite. Encouragé par Malita, son compagnon décide de poursuivre le travail du défunt à Paris dont il est originaire. Ancien banquier, Paul Lavond veut en effet, dix-sept ans après les faits, se venger de ses trois associés auxquels il doit une sournoise accusation d'escroquerie et de meurtre sanctionnée par une condamnation à perpétuité. Sous l'identité de la vieille et inoffensive Madame Mandilip, il ouvre à Montmartre une boutique de poupées très particulières, faisant de Victor Radin sa première victime.
 - film - 19706_10
Plus de quinze ans après le Dr. Cyclops réalisé par Ernest B. Schoedsack, l'un des "pères" de King Kong, pour la Paramount, Tod Browning réécrit et met en scène une (nouvelle) histoire de tromperie et de vengeance. Comme dans la plupart des films du cinéaste, c'est moins la dimension fantastique (plus que véritablement horrifique) que l'étrangeté ou l'infirmité de l'âme humaine et l'instrumentation "physique" qui le motivent. Le drame familial sous-jacent et sa résolution (réparation) prend d'ailleurs progressivement l'ascendant sur l'intention vindicative. L'interprétation travestie de Lionel Barrymore**, avec lequel Browning avait suivi David Wark Griffith à Los Angeles dans les années 1910, constitue l'un des éléments singuliers de The Devil-Doll et rappelle évidemment celle de Lon Chaney dans The Unholy Three. Nul doute que les The Incredible Shrinking Man, Attack of the Puppet People, voire même Fantastic Voyage et la franchise Chucky s'inscrivent dans sa filiation.
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*crédité ici comme scénariste et producteur mais non en tant que réalisateur.
**dirigé pour la quatrième fois par Browning après The Show, West of Zanzibar et Mark of the Vampire.




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