jeudi 2 juillet 2009

Twilight (twilight : chapitre 1, fascination)


"But what if I'm not the hero? What if I am the bad guy?"

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Existe-t-il une recette (pas forcément magique !) pour transformer un best-seller romanesque international en succès cinématographique mondial ? Pour la trouver, Twilight pourrait bien constituer l'un des meilleurs cas d'école récents. Prenez donc le premier volume d'une série, signée à l'époque par une illustre inconnue, vendue à plusieurs dizaines de millions d'exemplaires à travers le globe. Choisissez une adaptatrice plutôt orientée télévision, Melissa Rosenberg (The O.C., Dexter) et une cinéaste, la Texane Catherine Hardwicke, ayant dès son coup d'essai (Thirteen, prix de la réalisation à Sundance en 2003) prouvé son aptitude à diriger des adolescents. Engagez deux jeunes acteurs connus et séduisants, mais pas trop. Mettez brièvement au four puis laissez refroidir longuement. Avec un peu de réussite, vous êtes susceptible d'obtenir un de ces hits qui font le bonheur de leurs promoteurs, dégageant comme ici des produits(1) plus de dix supérieurs au budget (37M$), se classant au septième rang du box-office US 2008(2).
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Ayant jusque-là vécu avec sa mère aujourd'hui remariée, Isabella 'Bella' Swan choisit de quitter la chaleur aride de Phoenix (Arizona) pour aller habiter chez son père Charlie, chef de la police de la pluvieuse bourgade de Forks (Washington). Elle y retrouve sa chambre ainsi que quelques rares amis d'enfance, parmi lesquels l'indien Quileute Jacob Black. Son intégration dans le lycée local, en cours de second semestre, se déroule plutôt bien. Bella y fait la connaissance d'Eric Yorkie, de Mike Newton ou encore de Jessica Stanley. Elle croise également le séduisant, ténébreux et distant Edward, l'un des cinq enfants adoptés par le docteur Carlisle Cullen et son épouse Esmée. La présence à ses côtés de la jeune femme pendant le cours de biologie parait puissamment indisposer Edward. Au point qu'il tente de changer de matière puis disparaisse plusieurs jours de l'établissement. Un matin particulièrement verglacé, Charlie doit se rendre à Mason County pour participer à l'enquête sur l'attaque mortelle d'un gardien d'usine par un animal. En TD de biologie, Bella constate le retour et la meilleure disposition d'Edward. Celui-ci semble même s'intéresser à sa nouvelle camarade. Un peu plus tard, sur le parking de l'école, Edward sauve Bella d'une mort presque certaine en arrêtant à main nue un van dont le conducteur venait de perdre le contrôle.
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Placé d'emblée sous le signe du sacrifice et de la prédation, Twilight essaie de rajeunir, comme l'ont fait avant lui Buffy the Vampire Slayer, Angel ou True Blood(3), le mythe du vampire. Dans sa conception et sa cible (adolescents-jeunes adultes), le quatrième film de l'ex-chef décoratrice Catherine Hardwicke rappelle assez le lycanthropique et moins populaire Blood and Chocolate. Drame fantastico-romantique de la passion, Twilight parvient à soutenir l'attention pendant la première partie du métrage. La seconde, dont le formatage et les "ustensiles" font davantage ressortir le caractère commercial du projet, perd paradoxalement en intensité et se montre plus poussive. Elle met aussi en évidence les limites narratives du récit sous-jacent ; un sérieux handicap lorsqu'il s'agit d'impulser une saga.
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1. 382M$, avec un quasi équilibre entre recettes domestiques et internationales (2,7 millions d'entrée en France).
2. pris en sandwich entre deux films d'animation, Kung Fu Panda et Madagascar: Escape 2 Africa, devançant même Quantum of Solace ou Sex and the City.
3. auxquels on peut ajouter les trilogies Blade, Underworld et Nochnoy dozor, BloodRayne ou 30 Days of Night.

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