jeudi 30 juillet 2009

Yes Man


"Le monde est un terrain de jeux. On le sait enfant, mais on l'oublie en route."

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Remise de l'échec cinglant de (la distribution de) The Majestic, la Warner renouait l'année dernière avec Jim Carrey, titulaire chez elle du rôle-titre dans le diptyque Ace Ventura il y a déjà près de quinze ans. Produit par l'hyperactif David Heyman (responsable de la saga Harry Potter au sein du studio) et par Richard D. Zanuck (souvent associé à Spielberg et à Tim Burton), Yes Man est une adaptation romancée de l'ouvrage autobiographique publié en 2005 par l'humoriste britannique Danny Wallace. Réalisée par un spécialiste du genre, cette comédie romantique, tout en n'évitant parfois pas le mauvais goût, ne manque pas d'une saveur un peu désuète.
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Depuis son divorce trois ans auparavant avec Stephanie, Carl Allen semble renoncer à la vie en adoptant une attitude systématiquement négative. Si son ami Pete ne l'avait pas coincé ce soir-là en flagrant délit de mensonge téléphonique et entraîné dans un bar, il serait encore resté chez lui à regarder des films en vidéo. Mais au moment où Pete lui annonce ses fiançailles avec Lucy et l'invite à la fête organisée pour cette occasion, Carl remarque la présence de son ex-épouse avec un nouveau compagnon. Cet employé subalterne à la banque Brea Federal ne parvient même pas à obtenir la promotion à laquelle son ancienneté lui donne droit. Un midi, il croise Nick Lane, un vieux camarade devenu un "Yes Man", qui l'invite à un prochain séminaire juste après avoir, par pur plaisir, brisé une des vitres de la banque. Carl finit par s'y rendre ; il est alors contraint de passer un pacte avec Terrence Bundley, le gourou de l'organisation : répondre positivement à toutes sollicitations. C'est ainsi qu'il accepte de raccompagner un sans-abris à l'autre bout de la ville où sa voiture tombe en panne d'essence. Dans la station-service où il est allé remplir un jerrican, une jeune femme propose de le raccompagner en scooter jusqu'à son véhicule.
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Relatif succès commercial* principalement grâce aux adolescents, Yes Man laisse malgré tout une impression mitigée. Le scénario réussit tant soit peu à dépasser l'idée de départ (variante de cette positive attitude que la plupart des comédies hollywoodiennes nous servent désormais à presque chaque service !) et à légèrement élargir le champs autour du personnage central. Mais la démonstration de la "méthode" finit un peu par ressembler à un retour en enfance. Et la réalisation de Peyton Reed ne brille elle ni par son relief, ni par son originalité. Après sa déconvenue de l'expérience dramatique The Number 23, Jim Carrey semble ici vouloir se rassurer, négligeant, tel son cadet et compatriote Mike Myers dans le récent The Love Guru, de tirer profit de sa manifeste maturité comme avait su intelligemment le faire Michel Gondry. Peut-être pour dissimuler une partie de la différence d'âge avec sa charmante et sélénienne partenaire Zooey Deschanel ?
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*doté d'un budget d'environ 70M$, le film a enregistré 223M$ de recettes, dont 56% à l'étranger (supérieures à celles de Me, Myself & Irene mais en léger retrait par rapport à Fun with Dick and Jane).

lundi 27 juillet 2009

Body of Lies (mensonges d'état)


Ridley Scott est particulièrement à l'aise pour mettre en scène ce type de scénarii. Body of Lies ne possède certes pas les qualités d'un Alien, d'un Blade Runner ou d'un Gladiator du même réalisateur ou Syriana mais, quoique assez différent, il supporte aisément la comparaison avec un Black Hawk Down mais aussi avec The Kingdom ou Rendition.
Le récit parfois un peu complexe du journaliste-écrivain ("The Washington Post") David Ignatius, adapté par William Monahan, reste parfaitement lisible et ne fait pas trop de concessions aux conventions des studios et du genre. Certaines idées se montrent réellement originales.

While She Was Out (hunted)


Un thriller un peu trop binaire, tant par le scénario que par le rythme.
Qui aurait imaginé, plus de vingt ans après son rôle de séduite dévergondée dans Nine 1/2 Weeks, voir Kim Basinger en femme quinquagénaire traquée. Et, comme dans Cellular, en farouche bricoleuse ? L'actrice oscarisée pour L.A. Confidential surprend et amuse en effet en tentant d'échapper à ses agresseurs avec sa petit et bruyante boite à outils rouge.
While She Was Out se laisse voir sans déplaisir, se rachète un peu, sur le plan de la narration, grâce à son final mais reste un objet filmique relativement conventionnel.

vendredi 17 juillet 2009

Tropa de Elite (troupe d'élite)


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... qu'il ne s'agisse d'une production cherchant à profiter du succès du remarquable Cidade de Deus, je dois avouer avoir été agréablement surpris par ce film narré à la première personne.
Contrairement au résumé officiel, Tropa de Elite relate quelques mois de la vie d'un capitaine du BOPE (Batalhão de Operações Policiais Especiais i.e. bataillon des opérations spéciales de police) opérant dans les favelas de Rio à la recherche de son successeur.

Anatomy of a Murder (autopsie d'un meurtre)


Splendide drame judiciaire, avec juste ce qu'il faut d'humour pour rafraichir l'atmosphère, Anatomy of a Murder possède un parfait équilibre entre investigation et jugement.
La trame de l'ouvrage et de son adaptation est extrêmement simple mais remarquablement soignée sur le plan de l'écriture et des dialogues. La mise en scène, dépouillée, met les interprètes au premier plan. De très bon seconds rôles parmi lesquels George C. Scott que l'on ne présente plus, Kathryn Grant (épouse de Bing Crosby aperçue dans Rear Window puis premier rôle féminin dans le polar The Phenix City Story), Eve Arden (Mildred Pierce) ou Arthur O'Connell nommé aux "Oscars" aux côtés d'un Ben Gazzara très sobre et précis, la très séduisante Lee Remick et l'excellent "provincial" James Stewart.
J'apprécie particulièrement la scène où Dancer, interrogeant avec véhémence Mary Pilant, comprend qu'il vient de perdre la partie. Du très grand Preminger.