vendredi 26 juin 2009

La Ragazza in vetrina (la fille dans la vitrine)


"Tu aurais pu te décider plus tôt."

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La carrière de Luciano Emmer se distingue, à partir de Domenica d'agosto en 1950, par une alternance de documentaires, le plus souvent consacrés à l'art pictural, et de drames ou comédies. Ainsi en onze ans, le cinéaste milanais réalise-t-il dix-huit films dont huit fictions. Le dernier d'entre eux, La Ragazza in vetrina souvent présenté à tort comme une drame social, apparaît rapidement comme une gentille comédie sentimentale dont la vertu essentielle était de réunir quatre acteurs français dans les principaux rôles.
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Venu d'Italie pour travailler dans une mine de charbon néerlandaise, Vincenzo Rossi fait la connaissance de Federico, un compatriote arrivé il y a cinq ans. Victimes de l'éboulement d'une galerie, les deux hommes doivent attendre plusieurs jours les secours. Federico fait promettre à son compagnon, s'ils sont libérés au plus tard le samedi qui suit l'accident, de passer ensemble le week end au bord d'un lac en compagnie de deux prostituées. Choqué par son expérience et décidé à rentrer chez lui, Vincenzo tient cependant son engagement. Dans le quartier chaud d'Amsterdam, celui-ci jette son dévolu sur une jolie jeune et blonde péripatéticienne assise derrière une vitrine. Pendant que Federico rejoint Corrie qu'il fréquente régulièrement, le trop hésitant Vincenzo est pris de vitesse par un autre client, obligeant son éméché ami à trouver une suppléante à Else.
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Le profond contraste entre la première partie (environ 25') de La Ragazza in vetrina et la suite constitue sans aucun doute l'élément le plus marquant du film. D'évidence, Luciano Emmer ne s'attarde sur celle-là que parce le tournage dans une mine devait lui tenir particulièrement à cœur. L'intrigue amoureuse, en chassé-croisé, prenant de romantiques filles de joie pour héroïnes et le quartier De Wallen au centre d'Amsterdam pour décor se révèle plus conventionnelle et moins intéressante. Il faut cependant mettre au crédit du réalisateur et de son principal scénariste Rodolfo Sonego leur humanisme confiant et l'absence d'une artificielle dramatisation. En outre, le spectacle de Lino Ventura (bien loin de Tobrouk !), passant des bras d'une grande bringue blonde à ceux d'un jeune homosexuel sur deux pistes de danse successives, mérite à lui seul le détour. Cette première association du Parmesan avec le Rémois Bernard Fresson, qu'il retrouvera dans Espion, lève-toi, est d'ailleurs plutôt efficace. Tout comme les prestations de Marina Vlady (titulaire la même année du rôle-titre dans La Princesse de Clèves de Jean Delannoy) et de Magali Noël qui venait de tourner avec Fellini.




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