jeudi 25 juin 2009

Imputazione di omicidio per uno studente (chronique d'un homicide)


"Pour vous, même la mort ne les rend pas égaux."

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En 1969, Mauro Bolognini interrompt une série de participations à des films à segments. L'année suivante, le cinéaste toscan est convié une quatrième fois sur la Croisette pour y présenter en compétition son adaptation du drame socio-révolutionnaire Metello de l'écrivain et scénariste Vasco Pratolini. Il réalise ensuite, dans une veine similaire mais cette fois contemporaine, Imputazione di omicidio per uno studente à nouveau en collaboration avec Ugo Pirro qui venait successivement de co-signer Indagine su un cittadino al di sopra di ogni sospetto et La Classe operaia va in paradiso d'Elio Petri. Ce troisième et dernier film avec Massimo Ranieri, tourné dans une Italie alors durablement frappée par le terroriste politique des années de plomb, resta malgré ses atouts assez confidentiel.
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L'arrivée de forces de l'ordre pour interrompre une manifestation d'étudiants et d'ouvriers donne rapidement lieu à un violent affrontement au cours duquel un étudiant puis un jeune agent sont tués. Fabio Sola, un étudiant en architecture auteur du coup mortel porté sur celui-ci, hésite à faire disparaître le coup de poing américain trouvé sur place dont il s'est servi. Son camarade Massimo 'Max' Trotti, pourtant interpellé avant le crime, a en effet été inculpé et incarcéré. L'instruction des meurtres de Vito Renzelli et d'Ugo Cottini, tué par balle, est confiée au juge Aldo Sola, le père de Fabio. Le magistrat doit surmonter deux obstacles : prouver l'innocence de Trotti en l'absence de témoignages recevables et tenter d'identifier, parmi les policiers, le propriétaire du pistolet à l'origine de la mort de l'étudiant.
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"Tes devoirs de juge comptent-ils davantage que ceux de père ?" Deux obstacles donc, mais aussi ce délicat dilemme que le scénario d'Ugo Pirro ne tarde pas à soulever. Imputazione... apparaît d'ailleurs davantage comme un drame familial qu'authentiquement politique. Le désarroi étatique et la grave crise de confiance à l'égard des institutions publiques que connaît à cette époque l'Italie d'Emilio Colombo et de Giulio Il Divo Andreotti, l'atmosphère de complot (théorisé sous l'intitulé "stratégie de la tension") où s'opposent alors les extrêmes, annonciatrice des lois d'exception prises à partir de 1975, ne sont en effet ici pas très soulignés. La mise en parallèle des deux victimes et des enquêtes associées constitue, avec l'interprétation de Martin Balsam (à laquelle il apportera un prolongement dans Il Vero e il falso), le principal intérêt du film.

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