vendredi 24 avril 2009

Lavilliers chante Ferré


"On lave pas la poésie
Ça se défenestre et ça crie
Aux gens perdus des mots fériés
Des mots oui des mots comme le Nouveau Monde
Des mots venus de l'autre côté de la rive" ("Le chien")

Lavilliers chante Ferré

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La rencontre de Bernard Lavilliers avec Léo Ferré procède-t-elle simplement des "affinités électives" goethiennes ? Ou existe-t-il une réelle filiation, artistique et "philosophique", entre le fébrile poète-compositeur-interprète franco-italien, fils de directeur du personnel du Casino de Monte-Carlo, et le musculeux chanteur, enfant d'ouvrier à la Manufacture Nationale d'Armes de Saint-Etienne ? "Ferré est l'un de mes "modèles en qualité", pour son sens de l'invective, sa marginalité, sa charge d'interprétation... Si je chante, c'est en partie grâce à lui..." proclame, en forme de réponse, avec constance et force l'interprète de "Est-ce ainsi que les hommes vivent ?" dans son album "O Gringo !" en 1980 et l'un des participants, avec Jacques Higelin ou Alain Bashung notamment, à l'hommage discographique "Avec Léo !" en 2003.
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Le spectacle créé en 2006 et emmené à travers la France, représente en quelque sorte la révérence en contre-haut au grand-frère de paroles et de convictions. La captation du concert, donné à l'Auditorium Maurice Ravel de Lyon le 24 octobre 2006, est articulée en trois parties. La première, intimiste pendant cinq titres, au cours de laquelle Lavilliers est accompagné par Xavier Tribolet au piano, la deuxième additionnée par les inflexions rythmiques de Vincent Faucher (guitare), Gil Gimenez (batterie) et Thierry Fanfant (basse), et la dernière, à partir de "La mémoire et la mer", harmoniquement accentuée par l'Orchestre National de Lyon (l'Orchestre Symphonique Pasdeloup lors de la représentation au Théâtre du Châtelet de Paris) dirigé(s) par Cyrille Aufort.

Les titres :
 - film - 55598_71. La vie d'artiste
2. Les poètes
3. Merde à Vauban
4. La mélancolie
5. Vingt ans
6. Si tu t'en vas
7. La maffia
8. Le chien
9. La «The Nana»
10. Thank you Satan
11. C'est extra
12. Monsieur William
13. L'étrangère
14. L'affiche rouge
15. Préface
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16. La mémoire et la mer
17. Les assis
18. O triste, triste était mon âme
19. Ame, te souvient-il ?
20. Les corbeaux
21. Avec le temps
22. Le temps du tango
23. Comme à Ostende
24. Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
25. Je chante pour passer le temps
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*en tout cas pas politique, au sens traditionnel du terme, puisque lorsqu'en 1947 Ferré adhère, pour une minute, au Parti communiste, Lavilliers, encarté lui en 1963, n'a alors qu'un an !
**"... Ma mère écoutait souvent l'un de ses 25 centimètres : "Léo Ferré chante Aragon". J'ai encore ce disque chez moi... Pendant longtemps, il n'a pas du tout été considéré comme interprète, à l'inverse de Brassens ou de Brel. Léo déroutait : il était un peu sulfureux, les gens trouvaient sa voix bizarre, son physique étrange, ses métaphores folles. En 1968-1970, lorsqu'il a rencontré la pop music et collaboré avec le groupe Zoo et les Moody Blues, il a jeté un pont vers les Doors, Patti Smith, Lou Reed, devenant une sorte de Rimbaud en musique, reconnu par tous..."

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