vendredi 27 mars 2009

Bugsy Malone


"He's a sinner, Candy-coated. For all his friends, he always seems to be alone..."

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Imaginé par Alan Parker dès l'hiver 1973, Bugsy Malone innovait et surprenait d'emblée le public par ses choix narratifs et artistiques. Le premier long métrage de l'ancien collaborateur de l'agence publicitaire Collett Dickenson Pearce créait alors, à travers un genre composite inusité (que l'on pourrait appeler le Children Gangster Musical), une œuvre authentiquement originale, inventive, drôle tout en suscitant également chez certains de ses jeunes spectateurs une vocation d'acteur et/ou de cinéaste. Sélectionné en compétition au Festival de Cannes 1976, l'année du sacre du Taxi Driver de Martin Scorsese dans lequel l'adolescente Jodie Foster tenait un rôle déterminant, Bugsy Malone remporta l'année suivante cinq BAFTA* après avoir été nommé aux Golden Globes et Academy Awards, principalement grâce aux compositions de Paul 'Swan' Williams.
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Après avoir liquidé (à la crème !) Roxy Robinson, quatre hommes de main du distingué gangster Dandy Dan font une descente au "Grand Slam", la boîte appartenant à son rival italien 'Fat' Sam Stacatto. Cet épisode, déclencheur d'une guerre sans merci pour contrôler les trafics dans l'East Side new-yorkais, tourne rapidement à l'avantage du premier grâce à l'utilisation de Splurge Guns, une arme automatique bien plus efficace que l'antique et manuelle tarte-à-un-coup. Il marque aussi la rencontre entre Bugsy Malone, ancien manager de boxe et sympathique escroc sans réelle envergure, et Blousey Brown, une chanteuse venue vainement auditionner dans le cabaret et rêvant de faire carrière comme actrice à Hollywood. Bugsy, séduit par la jeune femme, promet de l'aider. Mais le renforcement de leur relation est compromis par le béguin de la fatale Tallulah, elle aussi chanteuse et la petite-amie de 'Fat' Sam, pour l'Italo-irlandais.
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Peu de temps après le succès du deuxième volet de la trilogie The Godfather de Coppola, Bugsy Malone apportait sa rafraîchissante et séduisante différence à une époque (la fin des années 1920) et à un genre (sérieux, pour ne pas dire violent, et souvent étroitement codifié). Sciemment ou non, le film d'Alan Parker tourné au cours de l'été 1975 dans les studios de Pinewood avec exclusivement des interprètes de moins de dix-sept ans, s'inscrit en quelque sorte dans le lointain sillage de la série de courts métrages burlesques de Charles Lamont, avec notamment la très jeune Shirley Temple en vedette. Avec cependant la particularité de jouer sur d'intéressantes ambiguïtés, celles de l'âge des personnages et des situations. Même lorsque l'on sait qu'ils sont doublés par des adultes pendant les parties chantées, la prestation des jeunes acteurs, pour la plupart inexpérimentés, se révèle bluffante. Pourtant peu d'entre eux, à l'exception des débutants Scott Baio et Dexter Fletcher et bien sûr de la capée Jodie Foster, élue meilleurs espoir féminin et actrice de soutien par les BAFTA, firent vraiment carrière au cinéma. Ce qui ne nuit pas, bien au contraire, au caractère attachant du film.
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*dont meilleurs scénario, direction artistique et son.

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