jeudi 15 janvier 2009

Nip/Tuck


"Make me beautiful... A perfect lie."

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Alors qu'il n'a jamais vraiment trouvé de promoteur en France, le medical drama a fait, depuis le début des années 1950 et surtout à partir de la décennie suivante, les beaux jours de la télévision anglo-saxonne. Imaginée et produite, dans un créneau où rivalisaient déjà Scrubs (ABC-NBC) et House, M.D. (Fox) notamment, par Ryan Murphy (principal scénariste de Popular et depuis auteur du long métrage Running with Scissors), la série Nip/Tuck* innovait en mettant en scène une spécialité vieille comme le monde mais dont la composante "esthétique" ne s'est popularisée qu'assez récemment. Diffusée sur le réseau câblé et satellitaire FX Network, elle a connu dès son lancement le 22 juillet 2003 un succès qui ne s'est pas démenti, attirant régulièrement près de quatre millions de téléspectateurs et connaissant même un surcroît d'intérêt au cours de la troisième saison (sept.-déc. 2005).
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"Tell me what you don't like about yourself." Quadragénaires plutôt bien conservés, Sean McNamara et Christian Troy sont deux amis et associés au sein d'une clinique de Miami. Le premier, initialement marié à sa collègue Julia et père de deux enfants, Matt et Annie qu'il va délaisser au profit de son travail, est régulièrement victime d'hallucinations. Ce qui ne manque pas d'avoir des répercutions, tant sur sa vie privée que professionnelle. Le second, égocentrique, superficiel et narcissique, est un célibataire doublé d'un séducteur endurci. Il ne parvient pourtant pas à oublier sa courte liaison avec Julia avant qu'elle n'épouse son ami. Les divergences du duo sont souvent arbitrées grâce à la présence de Liz, la pétulante anesthésiste lesbienne de la clinique McNamara/Troy. L'existence troublée de Sean, celle un peu vide de Christian seront tour à tour malmenées par des personnages aussi différents que la psychologue Grace Santiago (saison 1), Gina qui donnera à Christian un fils, Wilber, dont il n'est pas le père, The Carver (le Découpeur, saison 2 & 3), Nikki Moretti (saison 3) ou encore une réinstallation à Los Angeles (saison 5).
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Les brèves mais saisissantes interventions de chirurgie esthétique qui émaillent les épisodes (intitulés selon le nom des patients et accompagnées de musiques toujours bien choisies) ou les péripéties comico-dramatico-sentimentales ne constituent pas, on le voit bien, l'essentiel d'une série qu'elles influencent néanmoins. Nip/Tuck, dont le casting est régulièrement agrémenté de quelques visages connus, repose en effet depuis son origine sur la manipulation, la dissimulation, le mensonge... et la réparation. Ce qui caractérise tout particulièrement cette série, ce sont les thèmes abordés**, aux fortes connotations de criminalité, d'illégalité ou de controverse et/ou sujets tabous dans un pays resté profondément puritain, mais aussi la crudité et la tonalité avec laquelle ils sont traités. Malgré (ou peut-être grâce à) cela, Nip/Tuck est régulièrement nommé aux Emmy Awards (recevant un prix technique pour ses maquillages en 2004) et deux ans de suite dans plusieurs catégories des "Golden Globes", décrochant en 2005 la principale statuette à la barbe et au nez des réputés 24, Deadwood, Lost et The Sopranos. Le succès étant souvent copié, la série a fait l'objet, un an après sa première diffusion, d'un très éphémère remake germanique intitulé Beauty Queen.
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*littéralement "inciser/replier, rentrer, retendre", gestes de base de la rhytidectomie, autrement appelé lifting.
**(homo)sexualité, pédophilie, inceste, viol, nécro et zoophilie, racisme...

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