mercredi 17 décembre 2008

L'Eternité pour nous


"Vous ne faites jamais rien pour le plaisir ?"

 - film - 53882_1
Brigitte et son amant Jean-Marc Sauvel ont été respectivement engagés comme chanteuse et pianiste dans un établissement installé sur une plage déserte de la côte languedocienne, dirigé par Maria Barnier, la jeune épouse infidèle du propriétaire gravement malade. La ravissante idiote commence bientôt à s'ennuyer ferme dans cet endroit isolé tout en s'inquiétant du changement qui semble toucher le musicien raté qui l'a découverte. Lorsqu'une offre de contrat dans une boîte toulousaine arrive par courrier, Brigitte se réjouit d'avoir du travail pour l'hiver et de retrouver la ville. Mais Jean-Marc ne l'entend pas de cette oreille et déchire la proposition. Il vient en effet d'avoir une idée pour rester durablement sur place. Peu après, M. Barnier décède.
 - film - 53882_4
Adapté, notamment par Grisha Dabat collaborateur de Roger Vadim et de Max Pécas, du roman éponyme écrit en 1960 par le Camarguais Georges-Jean Arnaud*, L'Eternité pour nous (ou Le Cri de la chair) permettait à José Bénazéraf de dévoiler davantage ses obsessions "artistiques" et, en pleine "Nouvelle vague", laisser apparaître sa singularité filmique. Ce drame criminel et sentimental n'est d'ailleurs, par certains aspects, pas si éloigné du courant cinématographique en vogue à l'époque, en particulier des productions de Jean-Luc Godard qui mettent d'ailleurs souvent en avant la complexité des relations hommes/femmes. A la différence du cinéaste franco-suisse qui privilégie les dimensions intellectuelle et psychologique, Bénazéraf ne cache pas sa préférence pour les énergies libidinales ou les arguments "corporelles". Avec pour preuve formelle le choix de Sylvia Sorrente et de Monique Just, dans son ultime rôle au cinéma, pour incarner les deux personnages féminins principaux du film.
___
*surtout populaire grâce au futuriste et apocalyptique "La Compagnie des glaces", à ne pas confondre avec le pseudonyme utilisé par l'écrivain et journaliste montpelliérain Henri Girard pour signer "Le Salaire de la peur" en 1950.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire