mercredi 8 octobre 2008

Under the Volcano (au-dessous du volcan)


"Geoff... What possesses you?"

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Cinq ans séparent Wise Blood de cette nouvelle adaptation littéraire, antépénultième film de John Huston, à peine interrompus par trois productions "alimentaires". Le projet est ambitieux et délicat : porter à l'écran le chef–d'œuvre, partiellement autobiographique et dont la gestation fut particulièrement difficile, de l'écrivain britannique Malcolm Lowry. Entrepris en 1936, "Under the Volcano" ne fut en effet finalement publié qu'en 1947. L'ouvrage et son auteur ont d'ailleurs déjà inspiré, en 1976, un documentaire canadien, Volcano: An Inquiry... pour lequel Richard Burton prête sa voix à Lowry. C'est donc assez naturellement à l'acteur principal de The Night of the Iguana* que Huston demande de tenir le rôle principal de cette production. Indisponible, Burton, qui décédera quelques semaines après la sortie de Under the Volcano, sera remplacé par Albert Finney avec lequel le réalisateur a tourné son précédent film.
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Cuernavaca (Mexique), 1er novembre 1938. Un homme élégamment revêtu d'un smoking et portant une paire de lunettes de soleil traverse d'un pas mal assuré les artères de la petite ville qui se prépare à célébrer le jour des morts. L'ex-consul britannique Geoffrey Firmin, qui a récemment appris par lettre le divorce d'avec son épouse Yvonne, se rend au bar du "Cine Royal" tenu par le señor Bustamente. Il y retrouve le dr Vigil avec lequel il va poursuivre son enivrement à l'hôtel "Bella Vista". L'attaché allemand Krausberg est présenté au diplomate démissionnaire avant qu'il ne se donne ne spectacle devant la distinguée assemblée réunie. Vigil emmène son ami dans la petite chapelle de la patronne des solitaires et le convainc de la prier pour obtenir le retour d'Yvonne. Le lendemain, la comédienne descend du bus et découvre son ancien mari dans un bar.
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Candidat à la "Palme d'or" du 37e Festival de Cannes, Under the Volcano est un film crépusculaire et néanmoins superbe. John Huston a su éviter le piège d'une improbable adaptation littérale. Il était aussi l'un des rares cinéastes à pouvoir rendre aussi bien sa véracité locale. Huston, avec la complicité du scénariste Guy Gallo, s'approprie de fait le récit, tout en respectant son esprit, pour le transfigurer. Pour lui donner, à travers ce drame singulier, une dimension métaphorique saisissante. Située à la veille d'un conflit où "il ne faudra plus seulement sauver les corps mais les âmes", cette histoire ne nous place pas "en-dessous", mais de façon très sensible bien au cœur d'un malaise conduisant à l'autodestruction. L'intéressante opposition radicale entre Geoff(rey), héros imaginaire, et son demi-frère et épisodique brave Hugh défait à elle seule le piteux argument des détracteurs du film n'y voyant qu'un long monologue alcoolique. L'interprétation cruciale d'Albert Finney, au jeu souvent hypertrophié, demeure assez juste, apportant au personnage un subtil équilibre entre vulnérabilité, grotesque et pathétisme. L'acteur britannique était d'ailleurs nommé à la fois aux "Golden Globes" (en compagnie de sa lumineuse partenaire Jacqueline Bisset) et aux "Oscars" (avec le compositeur Alex North) 1985.
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*mettant déjà en scène un alcoolique au Mexique.

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