vendredi 24 octobre 2008

Iron Man


"Je roule décapoté."

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Jusqu'au mois d'avril dernier, Spider-Man ne connaissait pas de réelle concurrence dans le pourtant prolifique segment des adaptations de super-héros de comics. La nouvelle série Batman initiée en 2005 par Christopher Nolan, sans décevoir comme les autres tentatives récentes du genre, n'est néanmoins pas parvenue à faire oublier le diptyque de Tim Burton. Une suprématie et une rente de situation donc pour Sam Raimi et ses mandants Sony-Columbia avant que n'apparaisse sur les écrans une fameuse armure rouge et or qu'aucun des authentiques amateurs de la revue "Strange" n'avait oubliée. Annoncé depuis 2005, d'abord sous l'étendard New Line Cinema et la direction de Nick Cassavetes puis finalement celle de Marvel Studios qui récupère les droits d'Iron Man et en confie la réalisation au scientifique et polyvalent Jon Favreau. L'incontestable qualité de cette production, dotée d'un budget d'environ 140M$ (soit un peu plus de la moitié de celui de Spider-Man 3), a fort justement été saluée par un formidable succès public*.
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Un convoi circulant à travers la province afghane du Kounar est soudainement attaqué à l'arme lourde. Tony Stark est à bord de l'un des véhicules blindés après avoir offert à un groupe d'officiers de l'armée US une éclatante démonstration de l'efficacité du tout nouveau missile "Jericho" produit par son groupe. Sérieusement blessé, il est fait prisonnier par l'assaillant. Lorsqu'il sort du coma, le richissime et séducteur chef d'entreprise constate que son co-détenu et traducteur nommé Yinsen lui a enchâssé un électroaimant dans le plexus pour attirer les éclats potentiellement mortels reçus pendant le bref mais violent combat. Sous la menace du chef du commando qui le retient, il doit fabriquer une exemplaire du missile dont il vient de faire la spectaculaire promotion. Avec le matériel mis à sa disposition, Stark met en réalité au point une puissante armure susceptible de permettre à lui et à Yinsen d'échapper à leurs geôliers. Le plan réussit mais Stark ne parvient pas à empêcher l'utile sacrifice de son compagnon. Lorsqu'il rentre aux Etats-Unis, Tony Stark n'est plus le même. Malgré l'opposition d'Obadiah Stane, ex-tuteur devenu son bras droit, il décide la fermeture de la branche armement du groupe et s'attelle à un tout nouveau projet, étroitement inspiré par sa récente et douloureuse expérience.
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Parce que l'on ne juge plus seulement un film d'action à sa performance technique, la réussite d'Iron Man doit être mise au crédit du juste équilibre atteint par son scénario entre idées, humour et... "ferraillement". Les opinions développées au titre du premier ingrédient demeurent certes très conventionnelles (la dualité du personnage principal ne tempère qu'à la marge la primauté accordée au manichéisme patriotique ambiant). La (re)conversion opérée ici par le fantasque et maladroit Tony Stark tranche cependant un peu avec l'image habituellement véhiculée du super-héros depuis son apparition en 1963 sous les plumes du duo Don Heck-Larry Lieber, notamment à travers les différentes animations qu'il a suscité. Difficile, dans le cas contraire, de créer de l'empathie, surtout auprès des jeunes, pour cet individu qui cumule les handicaps (milliardaire, industriel, égocentrique et phallocratique). La force de ses convictions et son génial savoir-faire à la fois artisanal et technologique finissent pourtant à nous rendre proche cet orphelin précoce qui, comme celui de Bob Kane, ne possède pas de pouvoirs surnaturels.
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Pour cette dernière raison, Iron Man affiche sans crainte une conception mécaniste flagrante, superbement illustrée par les effets spéciaux de Stan Winston. La profonde affection de Jon Favreau pour son personnage est d'ailleurs manifeste, comme celle de Robert Downey Jr. (plus Howard Hughes que Clark Gable) judicieusement choisi pour endosser la fabuleuse armure en alliage d'or et de titane. Belle prestation de Jeff Bridges et de Gwyneth Paltrow (lumineuse remplaçante de la falote Rachel McAdams), éclipsant l'interprétation de Terrence Howard dans un second rôle il est vrai peu favorisé par le script. Deux suites du film ont d'ores et déjà été annoncées, une participation de "L'Homme de fer" au sein du SHIELD de Nick Fury étant fortement attestée par la courte apparition de Samuel L. Jackson à la toute fin de ce premier volet... aux côtés d'un Captain America** récemment ressuscité ?
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*avec près de 580M$ de recettes internationales, il occupe la deuxième place au box-office US 2008 derrière The Dark Knight, troisième meilleure sortie de l'année. Il se hisse à la quatrième position des personnages issus de l'univers Marvel, juste derrière le troisième volet de Spider-Man, classé cinquième des adaptations de super-héros.
**un personnage que Favreau devait initialement porter à l'écran.

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