lundi 29 septembre 2008

Black Christmas


"Et si c'était une coïncidence ?"

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Avant de réaliser de puériles et assez médiocres comédies, Robert Clark avait notamment commis deux films d'horreur qui font encore, trente-cinq ans plus tard, le bonheur des amateurs du genre. Le second, Black Christmas produit au Canada et s'inscrivant dans la sanglante lignée du giallo italien, ouvrait même la voie au slasher étasunien, en particulier les Halloween, Friday the 13th ou autre Nightmare on Elm Street pourtant mieux connus du commun des mortels. A la fois plus drôle et moins esthétique que le Suspiria de Dario Argento, ce thriller déjà situé dans une sororité offrait à la jeune Olivia Hussey, encore auréolée de son titre de meilleure espoir féminin aux Golden Globes 1969 pour son rôle-titre dans le Romeo and Juliet de Franco Zeffirelli, un surprenant exercice... de grand écart cinématographique.
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La petite fête organisée à la résidence étudiante à l'occasion de la soirée de Noël est sur le point de s'achever. A l'extérieur, un individu réussit, en grimpant sur une treille, à pénétrer dans le grenier. Un nouvel appel d'un pervers, aux fantasmes obscènes, réunit autour du téléphone Jess Bradford, Phyl(lis) Carlson et les autres jeunes filles jusqu'au moment où la dévergondée Barb(ara) Coard s'empare du combiné pour invectiver l'inconnu. Choquée par les propos de sa camarade, la sage Clare Harrison préfère monter à l'étage afin de préparer sa valise. Elle doit en effet rentrer chez ses parents pour y passer les vacances. Mais elle est bientôt violemment agressée et tuée par l'intrus caché dans la penderie de la chambre. Son père, venu le lendemain la chercher, s'inquiète de son absence et se met à sa recherche. De son côté, Jess annonce à son petit-ami Peter Smythe, élève pianiste au conservatoire, qu'elle est enceinte et a décidé d'avorter.
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Intéressant à défaut d'être vraiment efficace, Black Christmas ne vise à aucun moment, et c'est tant mieux, les sommets de l'effroi ou du gore. Si Bob Clark s'égare dans le scénario confus et parfois peu vraisemblable (est-ce déterminant ?) de Roy Moore, il parvient néanmoins à créer une ambiance qui reste modérément inquiétante, alternant entre un ton de comédie et une frayeur hystérique de façade. L'absence de dévoilement, jusqu'à son terme, constitue, avec son casting erratique, l'un des principaux attraits de ce film à petit budget(1). Lui aussi très éloigné de son interprétation remarquée dans David and Lisa(2), Keir Dullea, également meilleur espoir masculin(3), semble désespérément à la recherche de son personnage. Margot Kidder, à peine remise de ses émotions gémellaires dans Sisters, s'amusait surtout à jouer les effrontées. Et John Saxon y remplaçait un Edmond O'Brien défaillant dans le rôle d'un lieutenant de police, un grade qu'il reprendra pour Wes Craven en 1984. L'idée centrale du film sera reprise cinq ans plus tard par Fred Walton pour When a Stranger Calls, Black Christmas faisant aussi l'objet en 2006 d'un remake réalisé par Glen Morgan avec la participation d'Andrea Martin.
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1. environ le double toutefois de celui utilisé par John Carpenter pour son film cité plus haut.
2. sans même évoquer le 2001: A Space Odyssey de Kubrick !
3. choisi par les Goldens Globes 1963 en compagnie de ses aînés Peter O'Toole et Omar Sharif et de son cadet Terence Stamp.

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