lundi 11 août 2008

Live!


"For validation everyone has to be on TV?"

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Jusqu'à quelle extrémité la course à l'audience pourrait-elle entraîner les chaînes de télévision ? A cette question contingente, Bill Guttentag répond par une satire aux apparences de subterfuge. Avec Live!, le documentariste récompensé à deux reprises (sur cinq nominations) aux Academy Awards met en ligne de mire les outrances du reality show et de la trash-TV, phénomène dont l'origine remonte au moins aux années 1960, réactivé à la fin du siècle dernier. Diffusé en première à Tribeca puis sélectionné en compétition pour la 33e édition du Festival du cinéma américain de Deauville, ce film grand public a paradoxalement été boudé lors de sa distribution en France.
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Responsable à Los Angeles des programmes du réseau ABN, Katy Courbet est chargée de relancer une audience en déclin. Lors d'une réunion avec son équipe, une de ses collaboratrices évoque la roulette russe au cours des échanges. L'idée de lancer une émission où des individus accepteraient de jouer à ce jeu dangereux contre une très forte somme devient alors une véritable obsession pour la jeune femme pleine d'ambition. Pendant le développement du projet, prévoyant notamment le tournage de brefs portraits des candidats potentiels, Katy doit le défendre auprès des annonceurs tout en essayant de vaincre la résistance de Don Hellman, le juriste de la chaîne, et de ses patrons du siège new-yorkais.
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Trente ans après Network, la télévision US a perdu une partie de son pouvoir d'influence mais demeure la cible d'un récurrent débat sociétal. Sidney Lumet livrait à l'époque un réquisitoire qui avait marqué les esprits. Bill Guttentag propose un faux documentaire (le genre pratiqué par le reality show) essayant de stigmatiser le voyeurisme, la fascination du spectacle de la mort et la démagogie médiatique ("donner au public ce qu'il veut"). Le récit et le traitement affaiblissent toutefois la critique. La discrète bataille juridique (et virtuellement morale) qui se noue en toile de fond, au nom d'une prétendue liberté d'expression, entre la productrice et son avocat puis entre celui-ci et la Federal Communications Commission constitue l'un des aspects les plus intéressants du film. Energique prestation d'Eva Mendes, l'ancienne étudiante en marketing donnant à ce rôle un pertinent naturel.




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