lundi 26 mai 2008

Alone


"Regardez attentivement. Qui voyez-vous ?"

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Venant après l'inventif Shutter, récompensé par un "Prix du public" à Gérardmer en 2006 et reçu assez favorablement au point de susciter la production d'un remake US (à l'affiche le mois prochain en France), ce second thriller horrifique du duo thaïlandais Banjong Pisanthanakun-Parkpoom Wongpoom s'aventure dans un sentier narratif emprunté avant lui. Pour cette raison mais également pour d'autres, malgré les quelques prix festivaliers* glanés en territoires Nord-américains et la présence de la séduisante chanteuse Masha Wattanapanich, Alone reste en-decà du précédent.
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Séoul. Des amis attendent Phim Watanakun dans son appartement pour lui fêter, par surprise, son anniversaire. La soirée terminée, Wi, le compagnon de la jeune femme, reçoit un appel téléphonique leur apprenant l'hospitalisation de la mère de Phim, victime d'une attaque cérébrale. Le couple prend l'avion pour se rendre, dans leur pays d'origine, au chevet de la malade inconsciente. Il s'installe alors dans la grande et belle maison familiale de Phim où celle-ci se laisse progressivement gagner par de douloureux souvenirs d'enfance, époque où elle et sa défunte sœur Ploy étaient siamoises. Phim devient bientôt sujette à des visions de plus en plus effrayantes dans lesquelles apparaît souvent Ploy, apparemment déterminée à lui faire du mal. Face à la terreur croissante et au désarroi ressentis par sa compagne qu'il prend pour un trouble mental passager, Wi organise une rencontre entre elle et Danay, un vieil ami psychiatre.
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Pour défendre leur film, Banjong Pisanthanakun et Parkpoom Wongpoom pourraient légitimement avancer la paternité nationale du concept de jumeaux siamois (ou fusionnés), le Siam étant en effet l'ancien nom de la Thaïlande*. Mais ils ne peuvent revendiquer l'originalité de son utilisation au cinéma. Difficile, en effet, de ne pas penser au Sisters de Brian De Palma ou au Dead Ringers de David Cronenberg dont les scénarii mêlaient déjà étroitement gémellité, pathologique ou non, et psychiatrie. Réalisé avec un réel sens esthétique, Alone ne parvient cependant pas à s'extraire du schéma stéréotypé du film d'horreur (asiatique), succession de scènes d'exposition ou d'explication et de plus ou moins brèves séquences d'effroi.
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*et l'adjectif donné la première fois, au XIXe siècle, en référence aux jumeaux Chang et Eng Bunker originaires du pays.
**auxquels on peut ajouter le classique The Dark Mirror de Robert Siodmak ou le confidentiel To Become One et récent Janghwa, Hongryeon.

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