samedi 5 avril 2008

The Last Legion (la dernière légion)


"Un tranchant pour défendre, l'autre pour défaire."

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Depuis l'an de grâce 2000 et un certain Gladiator, l'épopée antico-héroïque (parfois joliment dénommée le "Sword-and-Sandal" par nos amis anglo-saxons)' paraît avoir repris du poil de la bête. Plusieurs films* ont en effet ensuite tenté de connaître une réussite identique, sans toutefois y parvenir. L'un des derniers représentants du genre en date, The Last Legion, semble ne pas avoir obtenu le succès espéré par ses promoteurs Dino De Laurentiis et Tarak Ben Ammar. Tourné entre août et novembre 2005 avec un budget significatif (environ 67M$) et une distribution a priori attractive, cette co-production européenne, sortie près de deux ans plus tard seulement, n'est parvenue à couvrir qu'un peu plus du tiers de son coût au terme de sa carrière en salles. Pas foncièrement déplaisant, ce premier film de cinéma de Doug Lefler manque pourtant de tranchant... entre les scènes de combat.
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Rome en 460. Aurelianus Caïus Antonius, le commandant de la garde impériale, a été invité à assister au prochain sacre du nouveau César. Dans la tente qu'il occupe, il découvre un jeune garçon qu'il prend pour un voleur visiblement intéressé par son glaive. Celui-ci ne doit qu'à la soudaine intervention d'un sage, doté de talents de magicien, de ne pas être amputé de l'un de ses bras. L'enfant n'est autre que Romulus Augustus, le futur empereur romain, et son sauveur, Ambrosinus son précepteur. Ensemble, ils assistent secrètement à la visite rendue par Odoacre à Oreste, le père de Romulus, et à un sénateur. Venu réclamer la récompense, un tiers de l'Italie, de son décisif soutien à Rome pendant la précédente décennie, le général goth n'obtient bien sûr pas satisfaction. La nuit même du couronnement de Romulus, les troupes germaines attaquent la résidence impériale et Wulfila, bras droit d'Odoacre, enlève le jeune César après avoir tué ses parents. Survivant du combat, Aurelius part à sa recherche accompagné de trois de ses soldats et d'un mystérieux guerrier appartenant à la garde de l'ambassadeur de l'empereur d'Orient.
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Jeune public, n'imaginez pas que ce film puisse vous autoriser à faire l'impasse sur certains de vos cours d'histoire romaine. Ses vertus pédagogiques sont quasiment nulles tant les erreurs, omissions ou déformations historiques y sont nombreuses**. Ce n'est, de toute évidence, pas l'objectif de The Last Legion dont la vocation essentielle consiste plutôt à divertir. Et même si la trilogie The Lord of the Rings distille son influence à la marge, l'action prime assez nettement sur la dimension aventurière ou l'ambition de refondation d'un célèbre mythe breton. Le scénario, tiré du roman paru en 2002 de Valerio Massimo Manfredi et formaté par un quatuor où l'on retrouve quelques vieilles connaissances***, reste très convenu et, malgré les jolis décors naturels, assez plat. La réalisation de Doug Lefler, cantonné jusque là au petit écran et aux secondes équipes, ne parvient pas non plus à apporter un semblant de relief et à gérer convenablement la continuité du récit entre et parfois à l'intérieur des scènes d'action.
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*Troy, Alexander, King Arthur, Kingdom of Heaven dans lequel jouaient également Kevin McKidd, Iain Glen et Alexander Siddig, 300 ou la série TV Rome.
**Julius Nepos, le prédécesseur toujours vivant du jeune César, n'est par exemple jamais cité. Odoacre était Skire et non Goth ; les événements se déroulent en 476 et non 460, à Ravenne et non à Rome. Il est enfin peu probable que Romulus Augustulus se soit rendu dans la Grande-Bretagne et l'Ecosse médiévales.
***notamment Peter Rader (Waterworld) et les frères Butterworth (Birthday Girl).


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