vendredi 21 mars 2008

Gokudô no onna-tachi (femmes de yakuzas)


"... Au milieu d'un été torride."

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Après Usugesho, adaptation d'un roman de Bo Nishimura sortie la même année que Kai, et Jittemai, Hideo Gosha réalise un yakuza eiga d'un type nouveau tiré de l'ouvrage, publié en août 1986, de récits véridiques recueillis par l'écrivaine Shôko Ieda auprès de femmes et compagnes de gangsters japonais. Avec ce film, le réalisateur de Shussho iwai renouvelle un genre un peu délaissé après avoir connu un franc succès au cours des années 1960-70**, notamment grâce aux productions de Masahiro Shinoda, de Seijun Suzuki ou encore à la trilogie de Sadao Nakajima.
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Epouse très active du chef de clan Awazu, incarcéré au bagne de Takamatsu pour meurtre, et responsable d'un club de femmes de yakuzas en prison se réunissant tous les trimestres, Tamaki est appelée en urgence au chevet du parrain de la Domoto. Le décès du premier président de la puissante organisation mafieuse d'Osaka ouvre une brève période de succession interrompue par la désignation testamentaire de Kakinuma. Koiso, l'un des candidats malheureux au poste, décide de faire scission en fondant une organisation concurrente baptisée Horyu à laquelle il tente, en vain, de rallier le clan Awazu. L'échec de cette manœuvre le pousse à engager Sugita, un petit chef de Nagoya, pour assassiner Kakinuma. Au cours d'un week-end à Guam, Makoto, la sœur cadette de Tamaki promise par celle-ci au fils du riche agent immobilier Tokutsu, retrouve Sugita qui l'avait récemment courtisée dans le bar où elle travaillait.
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Original mais sans réussir à captiver réellement, Gokudô no onna-tachi double une classique intrigue de pouvoir dans le milieu des gangsters avec une rivalité sororale fondée sur une incidente et passionnelle mésalliance. La "féminisation" (parfois concupiscente !) du cinéma d'Hideo Gosha atteint ici un sommet solennel, la plupart des personnages masculins relevant au mieux de la figuration, au pire de la caricature. Un scénario un peu décousu et l'absence de véritable intensité dramatique constituent les principales faiblesses de ce film au style visuel également moins soigné. Quoique uniforme, l'interprétation de Shima Iwashita reste efficace, surtout comparée à celle de sa partenaire Rino Katase. Bien accueilli par le public au moment de sa sortie, Gokudô no onna-tachi a suscité neuf suites entre 1987 et 1998, la plupart avec la jeune actrice, et un remake en 2005 réalisé par Hajime Hashimoto.
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*qui fait une apparition dans le film.
**un engouement incitant d'ailleurs la Toei et la Warner à s'associer pour co-produire en 1974, sous la direction de Sydney Pollack, The Yakuza avec Robert Mitchum et Ken Takakura.

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