mardi 26 février 2008

La Luna


"Je ne veux plus chanter."

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L'échec de sa superproduction européenne Novecento convainc Bernardo Bertolucci à revenir, au moins provisoirement, à des œuvres plus intimistes. Placé, comme Prima della rivoluzione et Strategia del ragno, sous l'influence opératique de Giuseppe Verdi, La Luna reste à ce jour le seul film du cinéaste financé par un studio étasunien. Cette retraite tactique et à nouveau provocatrice opérée par Bernardo Bertolucci dispose toutefois d'un puissant atout, la présence de Jill Clayburgh, "Palme d'or" de la meilleure actrice 1978* et nommée aux Academy Awards en début d'année pour son interprétation dans An Unmarried Woman de Paul Mazursky. La nouvelle épouse du scénariste David Rabe sera, grâce à son rôle de cantatrice et à celui dans la comédie Starting Over, sélectionnée dans les deux catégories des "Golden Globes" 1980.
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Le décès soudain de Douglas son époux et agent pousse la chanteuse lyrique Caterina Silveri à quitter New York pour aller s'installer en Italie où elle avait vécu et devait bientôt se produire sur scène. Toute à la poursuite de sa carrière, qui atteint à Rome son zénith, Caterina néglige son fils Joe. Déscolarisé, l'adolescent traîne avec de jeunes Italiens, dont Arianna avec laquelle il expérimente des jeux érotiques et s'adonne aux stupéfiants. Le jour du quinzième anniversaire de Joe qu'elle a manqué d'oublier, Caterina découvre que celui-ci est devenu héroïnomane.
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Dédié à Franco Arcalli, co-scénariste, monteur et ami de Bernardo Bertolucci ainsi que de Giulio Questi, La Luna jouit d'une réputation contrastée. Long et œdipien drame psychologique, fondé sur une relation incestueuse mère-fils elle-même issue d'un secret primordial, il ne possède pas le charme biographique et presque désinvolte du Souffle au cœur de Louis Malle. Complexe, duelle à l'image des deux faces, l'une visible l'autre pas, du satellite de la Terre qui lui donne son titre, l'intrigue reste durablement obscure, masquée (sous le signe du verdien "Un Ballo in maschera" dont des extraits accompagnent certaines scènes), comme une errance narrative sans réelle destination. Aux côtés de Jill Clayburgh, le jeune Matthew Barry, récent partenaire de Bruce Willis dans Alpha Dog de Nick Cassavetes, dans son premier film de cinéma, et Veronica Lazar qui tenait déjà un petit rôle dans Ultimo tango a Parigi et que l'on reverra notamment dans Identificazione di una donna d'Antonioni. Signalons enfin les brèves apparitions de Fred Gwynne (surtout employé par la télévision après sa participation à On the Waterfront), Alida Valli, rescapée de Novecento, et Renato Salvatori, le frère aîné d'Alain Delon dans Rocco e i suoi fratelli, devenu peu après l'époux d'Annie Girardot.
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*partagée avec Isabelle Huppert pour Violette Nozière.

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