jeudi 3 janvier 2008

Death Proof (boulevard de la mort)


"... Ce que j'en pense est si horrible que j'hésite à le dire."

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Qui n'a pas participé à ces réunions de copains au cours desquelles s'organise, séance tenante, un repas à la bonne franquette en utilisant l'une de ces vieilles recettes d'antan ? Grindhouse procède, côté cinéma, de cette "aventure" au quotidien. A l'origine, le projet imaginé par Robert Rodriguez et Quentin Tarantino répondait à cette logique, produire un double-programme entre potes rendant hommage à l'informel réseau de salles de cinéma, souvent en drive-in, du même nom apparu à la fin des années 1960 et aux films de série B qu'il projetait. Las, les producteurs Weinstein imposèrent une exploitation séparée pour les deux parties dans les pays non-anglophones. Présenté en sélection officielle et en compétition au Festival de Cannes 2007, Death Proof, bien que bavard, apparaît plus jouissif pour ses auteurs et pour les amateurs de slasher movies que réellement roboratif.
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Shanna, Arlene et la nouvelle D.J. vedette d'Austin (Texas) 'Jungle' Julia Lucai ont prévu d'aller passer quelques jours de détente entre filles dans la maison près du lac du père de la première. Avant de partir, les trois amies font étape et se désaltèrent copieusement au "Güero's" et au "Texas Chili Parlor", deux débits de boissons qu'elles affectionnent. Au bar de ce dernier, où elle attendent leur copine Lanna Frank en retard, se tient 'Stuntman' Mike McKay, un cascadeur de seconde zone qu'Arlene a aperçu un peu plus tôt au volant de son véhicule, une Chevy Nova 1970 noire, préparée et réputée à l'épreuve de la mort.
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Véritable chick-movie*, Death Proof repose comme ses modèles sur une intrigue basique. Le prototype conçu, réalisé et fignolé par Quentin Tarantino est issu de la même chaîne de production d'où sont sortis Vanishing Point, Two-Lane Blacktop, Dirty Mary, Crazy Larry ou encore The Car. Tout à s'attachant, de façon presque obsessionnelle, à citer une foultitude de films plus ou moins connus et anciens**, Tarantino s'amuse à jouer sur les changements de vitesse. Chacun des deux actes est structuré de manière identique, d'abord une longue partie essentiellement dialoguée suivie d'un moment de bravoure automobile percutant, en particulier le premier décomposé avec une complaisance méthodique, voire chirurgicale. La bande non-originale a fait, bien sûr, l'objet d'un soin particulier de la part du cinéaste dans laquelle figurent notamment "Paranoia Prima" d'Ennio Morricone (Il gatto a nove code) et "Sally and Jack" de Pino Donaggio (Blow Out). L'expérience rétrospective ne semble pas devoir s'arrêter là puisque cinq compléments de programme sont déjà envisagés, dont l'un signé par Eli Roth, le tour operator d'Hostel, qui fait ici une apparition.
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*attesté par la chanson "Chick Habit", version anglaise du "Laisse tomber les filles" composé en 1964 par Serge Gainsbourg pour France Gall.

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