samedi 20 octobre 2007

U


"... On n'en sais rien, on suppose. C'est ça l'intuitisme féminin."

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L'évocation du nom d'Ellisalde en cette période post-rugbystique oriente immanquablement les conversations vers Jean-Baptiste, le demi de mêlée rochelo-toulousain. Si le numéro 9 de l'équipe de France se distingue plutôt avec les pieds, le Bisontin Serge Elissalde (avec lequel le sportif n'a aucun lien de parenté) possède une talent manuel incontestable. Auteur d'une dizaine de courts métrages d'animation depuis 1990, l'ancien enseignant en dessin de collège est récemment passé au format long en équipe avec l'auteur de livres pour enfants Grégoire Solotareff, déjà collaborateur sur Loulou. Présenté en ouverture du Festival d'Annecy en juin 2006, U est un "drame psychologique pour enfants" (dixit G. Solotareff) plein de subtile naïveté, de charme et d'humour.
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La princesse Mona et sa compagne de tristesse, la licorne U, sont amies depuis l'enfance de la première. Elles partagent un donjon surplombant la mer avec les parents adoptifs de Mona, l'acariâtre rate Goomi et son fils Monseigneur. Un jour, U rencontre dans la forêt voisine Lazare le lézard volontiers anglophone. Celui-ci appartient à une troupe de Wéwés, de gentils et fantasques nomades. U les présente naturellement à Mona, laquelle ne tarde pas à se montrer sensible à la discrète séduction du chat-guitariste Kulka. Alors que Goomi n'a de cesse de voir partir ces étrangers, la nubile princesse demande à Kulka de lui apprendre la musique.
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Jolie fable sur l'amitié, l'amour, la fraternité et l'altérité, U prend sa source dans une visite faite par Grégoire Solotareff enfant et ses parents au musée de Cluny où est exposée la série de six tapisseries du XVe siècle intitulée "La Dame à la Licorne". Le scénario reprend ce symbole de la virginité pour illustrer de manière allégorique et poétique le passage de l'enfance à l'adolescence et les premiers émois amoureux. Sur le plan graphique, les deux co-réalisateurs ont opté pour des techniques traditionnelles, encre et pinceau, apportant aux personnages et aux décors une douceur enfantine parfaitement adaptée à ce récit "imaginaire". Les voix sont particulièrement bien choisies et les compositions reinhardto-grappelliennes de Sanseverino participent enfin également à renforcer cette énergie ludique et un peu mélancolique du film.
N.B. au début du métrage, le film fait un astucieux clin d'œil au Mépris de Godard.

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