jeudi 11 octobre 2007

Family Portraits: A Trilogy of America (family portraits, une trilogie américaine)


"What did I do that was wrong?"

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Cutting Moments : mère du jeune Joey, Sarah n'a plus grâce aux yeux de son époux Patrick. Pour tenter de le séduire, elle se pare d'un inattendu rouge à lèvres. Home : fils d'un père autoritaire et castrateur, le falot et bigot Gary assume mal son statut de mari d'Helen et de père de Cassandra. Mais est-ce une raison suffisante pour se servir d'un couteau de cuisine pour achever son petit-déjeuner de céréales ? Prologue : Billy Anders rentre chez elle après un an passé loin de ses parents Walter et Joan. La jeune femme de dix-sept ans est désormais paralytique et amputée des avant-bras après avoir fait une mauvaise rencontre nocturne sur une petite route de la région rurale où sa famille réside. La première visite qu'elle rend est à son ex-petit ami Jeff devenu employé au bureau local de l'US Mail. Elle découvre qu'il est désormais marié et, incidemment, le portrait affiché de l'un de ses collègues retraités, Benjamin Millen, qui semble lui rappeler de bien mauvais souvenirs.
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Névrotique ou thérapeutique, le cinéma de Douglas Buck ? Qu'importe. Dérangeant et provocant, assurément*. Ce triptyque (réunissant deux courts et un moyen métrages réalisés entre 1997 et 2003) sur le malaise, réel ou imaginaire, de la famille étasunienne teste en permanence, par ses lenteurs, la laideur de ses images et ses outrances, la résistance du spectateur. L'objectif artistique et "éthique" de ce complice de Gaspar Noé**, revendiquant les influences de Bergman, Zulawski et Ferrara apparaît extrêmement incertain, douteux, voire scabreux. Que retirons-nous, sur les plans intellectuel et émotionnel, de ces trois récits où traumatisme de l'enfance, souffrance, culpabilité, mutilation, violence, sexe et folie s'entrechoquent de manière chaotique ? Ces êtres fantomatiques, zombiesques (Tom Savini a d'ailleurs réalisé certains maquillages !) qui, s'ils arborent ostensiblement le "Star Splanged Banner" à la facade de leur maison, ne se parlent plus, se regardent à peine nous disent-ils, entre repas et télévision, quelque chose ? Une lueur d'espoir surgit à l'occasion du dernier volet moins malséant mais cette compilation demeure tranchante... au sens premier du terme.
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*interrogez donc le public présent lors de la projection du film dans le cadre de la section "Panorama" du 32ème Festival du cinéma américain de Deauville ou le millier de spectateurs qui l'ont vu en salles !
**auteur de l'exergue au site du cinéaste : "les films de Buck sont désespérés, secs et cruels comme la vie l'est souvent, et comme les (autres) films ne le sont jamais."

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